Yomou, « la ville des oubliés », comme beaucoup d’autres citoyens la qualifie pour son manque d’infrastructure et de son enclavement depuis des décennies.
Située à près de 1000 kilomètres de la capitale Conakry au sud du pays, cette ville frontalière à la république du Libéria est en manque des services sociaux de base et de station-services.
Dans cette ville, les motocyclistes et automobilistes parcourent tous les jours la soixantaine de kilomètres reliant Yomou à N’zérékoré pour se procurer du carburant. Certains munis de bidons vont jusqu’à dans la sous sous-préfecture de Péla à la recherche de l’or noir.
Dans cette localité, la décision du ministère de la sécurité interdisant le transport et la vente du carburant sur le marché noir est mal perçue par de nombreux citoyens.
« La décision peut concerner les autres villes du pays, mais pas à Yomou parce que la préfecture n’a pas de station. Ceux qui sont dans les villages sont obligés de partir jusqu’à Péla pour avoir quelque litre d’essence dans les bidons. Si on prend une décision pour interdire la vente et le transport, le mieux c’est de nous enlever sur la carte de la Guinée », a déclaré Moussa Sagno, présidents de l’association des détaillants de carburant.
Comme lui, plusieurs autres citoyens n’apprécient pas la décision du ministère de la sécurité. Ils estiment que cela aura de graves conséquences sur leurs quotidiens.
« C’est de ça beaucoup vivent ici. On risque de voir nos presses à huile s’arrêter, les machines qui pilent les riz seront à l’arrêt aussi. La décision du ministère n’a aucun sens si elle ne tient pas compte de notre vie ici », a réagi Nyankoye Kpogomou, paysan et revendeur de carburant dans le district de Wéta.
Il faut dire que le prix du carburant est en hausse depuis quelques jours dans certaines localités de Yomou. Selon nos informations, cela est dû à la crise de carburant que connaît la ville de N’zérékoré.
Alexis Kolié