C’est ce samedi 26 décembre 2020, que la journée mondiale de la langue arabe, a été célébrée en différé à Dubreka, à l’initiative de l’Union des écoles arabo-françaises de Guinée, en collaboration avec les institutions éducatives nationales en Guinée.
Cette célébration était placée sous le slogan : »l’arabisant guinéen : contributions et aspirations ».
Plusieurs activités notamment des visioconférences, des conférences-débats autour de la civilisation et de la promotion de la culture arabe ainsi que la lecture du saint coran, ont ponctué cette célébration.
Outres les organisateurs et les enseignants et éducateurs en langue arabe, la cérémonie a enregistré la présence de plusieurs personnalités dont celle du ministre de la fonction publique, de l’Imam de la grande mosquée Fayçal, du chef du département de langues et civilisations arabes de l’université de Sonfonia ainsi que de nombreux leaders religieux.
Dans son allocution de bienvenue, le directeur général de l’Union des écoles arabo-françaises de Guinée, Dr Mohamed Sékou Keïta a saisi l’opportunité pour féliciter, encourager et remercier les partenaires que sont les ambassades de l’Arabie Saoudite, du Maroc, des Emirats Arabes Unis, pour leur participation au développement de la langue arabe en Guinée.
Parlant des vertus de cette langue, il a précisé qu’elle est à la fois une langue du saint coran, de la religion musulmane mais aussi de la civilisation islamique.
« C’est pour la nation toute entière que nous organisons une telle cérémonie. Parce que les arabisants de la Guinée font partie de la nation. Donc, si les arabisants se sentent exclus ou négligés, cela crée forcément des sentiments d’insatisfaction… », a-t-il déclaré.
C’est en 1973 que les Nations-Unies ont adopté la langue arabe comme 6ème langue de travail. Malgré tous les efforts consentis, cette langue peine toujours à se faire une place de choix en Guinée.
Pour inverser la tendance, Dr M’bemba Soumah, chef du département de langue et civilisations arabes, à l’université de Sonfonia a fait des recommandations à l’État.
Ce sont entre autres : La formation des enseignants, l’amélioration du programme d’enseignement en conformité avec les réalités du moment, l’octroi de bourses aux lauréats des écoles franco-arabes, ainsi que leur orientation dans des branches techniques et d’ingénierie et la construction des infrastructures scolaires et universitaires à vocation arabe.
Pour sa part, l’imam de la grande mosquée Fayçal a salué et encouragé l’initiative. El Hadj Mamadou Saliou Camara a également rappelé que la langue arabe, était, bien avant la colonisation, utilisée en Guinée comme un outil de communication. Il en a profité pour exhorter le gouvernement à veiller sur cette langue.
« Nous étudions cette langue pour la religion musulmane, parce que c’est une langue de réconciliation, d’éducation et du vivre ensemble », a-t-il laissé entendre.
De son côté, le ministre de la fonction publique, président d’honneur de la cérémonie, a plaidé en faveur de l’adaptation de la langue arabe aux réalités du moment.
« Les apprenants doivent savoir manipuler les outils informatiques et être orientés dans des branches techniques, d’ingénierie. Il faut encourager l’encadrement des enfants et essayer de revoir les programmes d’enseignement et la qualité des enseignants », a recommandé le ministre de la fonction publique, Dr Mamadou Ballo.
Rappelons que la cérémonie a été couronnée par la remise de satisfécits à ceux qui se sont le plus illustrés dans la promotion de la langue arabe en Guinée.
Alhassane Fofana