Le chef de l’agence de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a appelé, vendredi, à une plus grande solidarité internationale en matière de vaccins et demandé aux pays riches de cesser de conclure des « accords bilatéraux » avec les laboratoires pharmaceutiques.
Pensez aux pays pauvres. C’est en substance le message qu’a envoyé l’Organisation mondiale de la santé, vendredi, en exhortant à une plus grande solidarité vaccinale dans la lutte contre le Covid-19, et donc à cesser de conclure des « accords bilatéraux » avec les laboratoires pharmaceutiques.
« Je demande instamment aux fabricants de donner la priorité au déploiement » des vaccins par le biais du mécanisme Covax mis en place par l’Organisation mondiale de la santé et ses partenaires, a déclaré le chef de l’agence de l’ONU, Tedros Adhanom Ghebreyesus en conférence de presse.
Une stratégie « qui fait grimper les prix »
Il a expliqué que ces accords bilatéraux, qui ont été signés au départ par les pays riches auprès des groupes pharmaceutiques et désormais également par les pays à revenu intermédiaire, risquent « de faire grimper le prix » des vaccins, au détriment de tous. Et, a-t-il dit, « cela signifie que les personnes à risque élevé dans les pays les plus pauvres et les plus marginalisés ne recevront pas le vaccin ».
« Le nationalisme vaccinal nuit à tout le monde », a-t-il souligné. Cet appel intervient alors que l’Union européenne, sous le feu des critiques pour un démarrage poussif des campagnes de vaccination, a doublé cette semaine ses précommandes du vaccin anti-Covid Pfizer-BioNTech.
En décembre, Tedros Adhanom Ghebreyesus avait déjà appelé les riches à ne pas « piétiner » les pauvres dans la course au vaccin contre le Covid-19.
Le mécanisme Covax mis en place par l’OMS et l’Alliance pour les vaccins (Gavi) pour distribuer des vaccins anti-Covid aux pays défavorisés « a obtenu des contrats pour deux milliards de vaccins (…) que nous sommes prêts à déployer dès que les vaccins seront livrés », a-t-il expliqué vendredi.
Le responsable a assuré que 42 pays ont lancé des programmes de vaccination, dont 36 pays à revenu élevé et 6 à revenu intermédiaire.
« C’est un problème que nous pouvons et devons résoudre ensemble grâce au Covax », a-t-conclu, en soulignant « qu’aucun pays ne devrait vacciner toute sa population alors que certains restent sans approvisionnement en vaccin ».
À ses côtés, le responsable des situations d’urgence sanitaire à l’OMS, Michael Ryan, a également indiqué qu’il ne servait à rien de vacciner l’ensemble de la population d’un pays, mais qu’il fallait cibler les personnes à risque et les travailleurs en première ligne, comme le personnel de santé.
L’objectif de l’OMS est de fournir des doses jusqu’à 20 % de la population des pays participants au Covax avant la fin de l’année. L’agence de l’ONU espère envoyer les premiers vaccins fin janvier ou en février.
Avec AFP