Timbo, est un village historique du Fouta Djallon. Cette localité abrite le « Tata » (case) d’Almamy Ibrahima Sory Mawdho, qui fut le deuxième Almamy du Fouta théocratique.
« Almamy Ibrahima Sory Mawdho est un descendant de Fodé Seïdi, qui est le grand frère de Fodé Sery. Les deux sont arrivés au Foutah, le premier s’est installé à Timbo, le deuxième à Fougoumba (capitale religieuse du Foutah théocratique). Pour ce qui est du « Tata » de l’Almamy, ce sont les habitants du Foutah, qui ont apporté chacun une pierre, c’est sont ces pierres qui ont pris cette forme de montagne, sur lequel l’Almamy a érigé sa case », rappelle El Hadj Mody Oury Barry, président du haut conseil des sages de Timbo
Le Fouta décide donc de restaurer ce « Tata » qui est présenté comme un hommage rendu à un chef de guerre, auréolé de couronnes tissées par ses vassaux et ses différentes conquêtes.
« Karamoko Alfa s’était déjà donné comme objectif, après ses études coraniques, l’islamisation du pays Djallonké, parce que le Fouta était un pays Djallonké. Au départ, il y avait des peuls, des Malinkés, des Sarakolés, qui résidaient au Foutah, et tous ont contribué à la guerre sainte « Djihad » qui a été déclenchée à Talansan. C’est quand les musulmans ont vaincu les animistes, qu’ils se sont retrouvés pour changer le nom du pays. Au lieu que le pays s’appelle Djalounkatou, ils l’on appelé pays des Foulbhés et de Djalonkés (Foutah Djallon). C’est sur cette base que l’Etat théocratique du Fouta Djalon est né. Le premier Almamy fut Karamoko Alfa. Donc, en réhabilitant ce Tata, on veut simplement réhabiliter un pan de l’histoire de l’implantation de l’islam au Fouta », précise El Hadj Mody Sory Barry, membre du conseil
Après la prière de 14 h dans la mythique mosquée de Timbo, dont l’histoire se confond avec les débuts de l’islam en Afrique, on s’est rendu au site de Talansan, où s’est déroulée la bataille la plus meurtrière et la plus décisive de toute l’histoire de l’islamisation du Fouta.
« En 1725, les musulmans qui étaient au nombre de cent (100), et le centième était un bébé, ont vaincu les animistes à Talansan, grâce à un coup de fusil qui n’était pas connu de la région », explique El Hadj Mody Oury Barry.
« C’est le coup de ce fusil qui a effrayé les animistes, parce que c’était la première fois qu’on entendait le coup d’un fusil au Fouta. Beaucoup se sont noyés dans le fleuve Bafing, d’autres ont pris la fuite. C’était la première étape de la victoire des musulmans contre les animistes », a renchéri El Hadj Mody Sory Barry.
Cette insurrection musulmane fut dirigée par vingt-quatre (24) chefs dont quatorze (14) Peulhs et dix (10) Maninkas. Les musulmans venus de l’ouest et les fétichistes de l’est, s’affrontèrent à Talansan pendant 15 jours.
Alpha Mamoudou Barry, de retour de Timbo, pour mosaiqueguinee.com