A Conakry, la presque totalité des procureurs des cours et tribunaux ont souscrit à la logique de requérir des peines d’emprisonnement dites maximales contre les détenus politiques généralement poursuivis pour leur opinion. Les sept ans d’emprisonnement requis contre le premier vice-maire de Matam, par le TPI de Mafanco en sont une illustration parfaite, accusent les avocats.
Quoique déçu par cette conduite, l’ancien président du conseil de l’ordre des avocats et membre du Pool d’avocats constitué pour la défense des opposants écroués, ne semble tout de même pas étonné.
« Ce n’est pas étonnant, tous les procureurs de Conakry se sont inscrits dans cette logique de requérir des peines maximales en ce qui concerne les détenus politiques, ce n’est pas surprenant. Nous sommes employés nous aussi en tant qu’avocats à démontrer que ces faits là ne tiennent pas et que ces réquisitions ne valaient pas la peine d’être présentées mais encore une fois la justice surtout dans ce genre de dossier, rien ne nous étonne plus », a confié Me Mohamed Traoré à sortie du TPI de Mafanco.
Il en a profité pour rappeler les juges à leur conscience et à leur responsabilité dans les procès.
« J’en appelle à la conscience du juge, le juge est chargé de juger ses prochains mais au dessus du juge, il y a le juge suprême qui est Dieu. Chacun en agissant doit penser au dernier jour, le jour où il comparaîtra devant le tribunal divin », a-t-il indiqué.
Alhassane Fofana