La fronde menée par un groupe de députés (tous de la majorité) contre le président de l’Assemblée nationale dont ils qualifient la gestion d’ « opaque », a vacillé l’institution ces derniers jours. Le député Lounceny Camara et compagnons sont allés jusqu’à exiger la tête d’Amadou Damaro Camara.
Si très peu de cadres et responsables du parti au pouvoir ont préféré ne pas se prononcer sur ce sujet qui a pourtant fait suffisamment de bruit, Taliby Dabo connu pour son franc-parler, est lui sortir du silence.
Dans un entretien qu’il a accordé à notre rédaction ce 03 juillet 2021, ce membre influent du RPG Arc-en-ciel dans la région de Kankan a fait des remontrances aux députés issus de son camp politique, avant de les inviter à une entente au plus vite.
Lisez plutôt !
Je voudrais que chaque camp fasse preuve de maturité. Ce que nous devons faire en ce moment de trêve politique, c’est de permettre au président de la République de dérouler très tranquillement son programme de société. Si quelqu’un est en faute, que la personne reconnaisse sa faute et présente ses excuses aux autres. Mais si tout cela c’est pour parler sans preuve, je crois que c’est inutile. Cela nous dérange lorsque c’est entre des députés de la mouvance seulement. Il faut de la compréhension.
Les anciens députés de la dernière législature ont commencé jusqu’à terminer leur mandat, on n’a jamais entendu ça. Il faut que ces nouveaux fassent preuve de maturité. Qu’ils pensent au parti, au président de la République et à nous autres qui nous sommes battus pour qu’ils soient à l’Assemblée nationale. Ça nous fera honte d’entendre que ça ne va pas entre eux. Il faut qu’on lave le linge sale en famille. Ce n’est pas une bonne chose au niveau de la mouvance.
On parle de fonds, de contrats et de marchés. Donc, c’est un problème d’argent et non un problème forcément lié au fonctionnement de l’institution. Il faut y mettre fin très rapidement. Si c’est le président de l’Assemblée nationale qui a tort, il ne faut pas que cela soit gênant pour lui. Il n’a qu’à réunir les autres pour dire que j’ai tort et que je m’engage à changer. Si c’est les autres aussi qui n’ont pas raison, qu’ils lui présentent leurs excuses.
Il faut de l’entente. C’est quand nous nous entendons, que le président de la République aura la tranquillité. Mais si ça ne va pas dans sa famille politique, il est le premier à être interpellé. Donc, la meilleure manière de le permettre de travailler, c’est de s’entendre entre nous.
Mamadou Sagnane