En Guinée, l’insécurité routière constitue un problème majeur de santé publique et de développement. Cependant, son ampleur est mal connue du fait de l’indisponibilité des statistiques fiables.
Outre l’absence de prise en considération des aspects de sécurité routière lors de la conception des projets d’aménagement routier, la non identification et le traitement des « points noirs » accidentogènes sur le réseau routier, constituent des entraves sérieuses à l’amélioration durable de la sécurité routière.
Il s’avère également que l’absence de recueil et d’analyse des statistiques et autres informations à travers l’utilisation du Bulletin d’Analyse des Accidents Corporels (BAAC) ainsi qu’une faiblesse dans la gestion de l’accidentologie, nuit gravement à la prise de conscience de l’importance du problème et ne permet pas d’en déterminer ni les causes, ni la nature, ni l’environnement, ni même l’impact socio-économique.
C’est dans cette dynamique qu’une session de formation des formateurs des services de police et de la gendarmerie routière et de l’Agence Guinéenne de la Sécurité Routière (AGUISER) sur le Bulletin d’Analyse des Accidents Corporels (BAAC) a ouvert ses travaux ce jeudi 15 juillet à Conakry.
Cette formation qui s’inscrit dans le cadre du projet de mobilité, de Connectivité rurales (PMCR) a été entièrement financé par la banque mondiale, a hauteur de 40 millions de dollars.
Globalement, il consiste à former les Agents requis et sélectionnés, notamment les forces de Police et de Gendarmerie routières et quelques Agents de l’AGUISER impliqués dans la chaîne de collecte des données sur les accidents de la route à l’utilisation du BAAC. Spécifiquement, l’atelier vise à présenter de façon détaillée et partager les définitions des différentes variables que comporte le BAAC ; Outiller les participants aux techniques leur permettant de renseigner correctement le BAAC ; Faire des exercices pratiques pour évaluer le niveau d’appropriation des participants.
D’entrée, le coordinateur du projet de mobilité, de Connectivité rurales (PMCR), a justifié le bien-fondé de l’initiative par le fait que tout homme aspire a un besoin pressant de sécurité, notamment celle routière.
« la route, en tant que vecteur de liaison n’échappe pas à cette logique. Elle est la chose la plus commune que les usagers utilisent. Celle-ci a donc besoin de la prise en compte d’un certain nombre de disposition pour faire en sorte que tous ceux qui se retrouve sur cette route, a un moment donné, se sentent en sécurité. Des pistes rurales seront à réaliser dans 8prefectures du pays », a indiqué Dr N’famara Conté.
A l’issue de cette formation, le coordinateur dit s’attendre à ce que les acteurs de la sécurité routière aient un plus dans l’accomplissement de leurs tâches mais aussi qu’il y ait la mise en place d’une base de données qui va capitaliser et recueillir toutes les informations sur les accidents de routes.
« Nous ferons en sorte que les acteurs qui sont réunis dans cette salle puisent être outillés pour prendre le maximum de disposition… Donc nous faisons en sorte que la prévention soit assuré pour le meilleur usage de la route », a-t-il martelé.
De son côté, le directeur général de l’AGUISER, a précisé que c’est une initiative qui permet aux participants d’être outillés sur la prévention des accidents routiers en Guinée.
« Vous conviendrez tous avec moi, qu’il y a beaucoup d’accidents en Guinée. Le dernier qui s’est produit sur la RN3 au PK 5 dans le district de Koubia a fait huit (8 )morts et plusieurs blesses, a ému toute la Guinée », a relevé Dr Youssouf Koîta.
Selon lui, le problème de la sécurité routière en Guinée est lié à l’absence de statistiques fiables.
Enfin, il a souligné, que la plus importante tâche est d’appuyer l’opérationnalisation de l’AGUISER à travers la mise en place d’une base de données fiables sur les accidents de la circulation
« C’est dans ce cadre que le BAAC comme outil de gestion de l’accidentologie a été proposé. Ce qui est un »outil standard » recommandé par l’OMS, harmonise les procédures de collecte aussi bien de la Police que de la Gendarmerie afin de recueillir le maximum d’informations pour ne pas dire l’ ensemble des informations relatives à la nature, les circonstances, les causes d’un accident », a-t-il conclu
Au cours de cette session, plusieurs modules de formation, relatifs à la gestion et à la prévention des accidents de la route, seront enseignés aux participants.
Alhassane Fofana