Dans le cadre de la suppression des barrages routiers non conventionnels, le Gouvernement guinéen, à travers les ministères de la Défense, de la Sécurité, et des Transports, a récemment annoncé qu’il sévirait contre tout agent des FDS (policier, gendarme, militaire), qui sera pris en train d’arnaquer ou de rançonner un usager de la route au niveau des barrages non reconnus. Ces mesures vont de la radiation à la poursuite judiciaire.
En dépit de ces mesures, annoncées, il y a à peine 10 jours, et la réduction à trois, le nombre de barrages à officiels et quatre, celui des points de contrôle stratégiques, à part les barrages frontaliers, des barrages érigés par les services de défense et de sécurité, continuent de pousser comme des champignons le long des routes à l’intérieur du pays.
Tenez, sur la nationale Conakry-Dubreka-Telimele, distante de 270 km, à part le barrage Bawa qui est le seul conventionnel, il y a sept autres non clandestins qui y sont érigés où les forces de l’ordre règnent en maîtres absolus, sous l’œil complice de leur hiérarchie.
Il s’agit du barrage de Sarassén à la sortie de Telimelé, d’un barrage à la rentrée de Kaleta, d’autres à Boowal, Tondon, Tanènè, Baady, et Koubia.
Selon des témoignages recueillis auprès de certains usagers de cet axe routier, au niveau de chaque barrage, le chauffeur est obligé de payer entre 20.000 et 80.000 GNF, montant appelé dans leur jargon »levée de barrages », pour pouvoir passer ceci même si l’intéressé a ses dossiers au complet.
Tout passager ne disposant pas de carte d’identité, paye la somme de 20.000 GNF ou plus au niveau de chaque barrage, de peur de se faire descendre du véhicule.
Suite à l’instauration de l’état d’urgence sanitaire, les usagers qui n’ont pas de cartes vaccinales contre la Covid-19, paient aussi 50.000 GNF par barrage.
Sauf que cet argent payé par les usagers n’est jamais versé au trésor public.
Une source digne de foi, a confié à Mosaiqueguinee.com, que la plupart des agents qui s’adonnent à cette pratique, ont fait valoir leur droit à la retraite.
Une fois, dans des localités reculées du pays, ils se font entourer d’agents indélicats, ensemble, ils érigent des hangars en bordure de route et des barrages pour leur sale besogne.
Aujourd’hui, les usagers de cette route, distante de 270 km, ne supportent plus ces tracasseries policières.
A Telimelé centre, le bureau syndical contacté par nos soins, a déploré le silence coupable des autorités qui ne pipent mot face à cette situation.
« Nous sommes très inquiets et les chauffeurs qui sont nos syndiqués rentrent dépossédés de leurs recettes. Nous voulons que le gouvernement revoit cette situation pour nous », a confié Me Amadou Doumbouya, membre du bureau syndical des transporteurs de Telimelé.
Quelques chauffeurs joints par notre rédaction, n’excluent pas d’arrêter un jour la rotation le long de cette route, si des dispositions ne sont pas prises à l’effet de mettre un terme à cette pratique.
Affaire à suivre…
Alhassane Fofana