Mardi 28 septembre 2021 à la surprise générale de tous, le colonel Mamadi Doumbouya, président de la junte au pouvoir en Guinée depuis le 5 septembre dernier, s’est rendu au stade du 28 septembre de Conakry, dans le cadre de la commémoration du massacre du 28 septembre 2009 où plus de 150 personnes sont mortes et le viol de plusieurs femmes, selon le rapport de l’ONU.
Si ce geste parait anodin pour certains, il ne l’est pas pour les victimes, les associations de victimes et même pour le collectif d’avocats.
Commentant d’ailleurs ce geste du nouvel homme fort du pays ce mercredi 29 septembre chez nos confrères de FIM Fm dans l’émission MIRADOR, le président du collectif pour la CPI et avocat de ces victimes, Me Hamidou Barry a soutenu qu’il leur a redonné espoir.
« C’est un évènement que nous avons salué, l’espoir renait parce que c’est la première fois qu’un chef de l’Etat ou une haute personnalité se rende au stade du 28 septembre pour se rappeler du crime odieux qui a été commis là. L’espoir renait au niveau des victimes, des associations de victimes et aussi des avocats. Nous demandons aux autorités, particulièrement le colonel Mamadi Doumbouya, de rester sur cette lancée parce que les actes qu’il est en train de poser nous rendent optimistes et nous redonnent l’espoir. Je profite de cette occasion pour lui dire qu’ouvrir ce procès dans cinq ou six mois maximum soulagera les guinéens, luttera contre l’impunité et donnera force à la justice. Il faut savoir que si l’exécutif est correcte et respecte la loi, la justice et toutes les autres entités suivront. (…). Il faut que les nouvelles autorités sachent que le piège des gens qui trompent est toujours là. (…). Quand la volonté est là au sommet de l’Etat, les juges feront leur travail », a-t-il lancé.
L’avocat a, par ailleurs, révélé que le dossier du 28 septembre est clôturé depuis 2017, qu’il n’est donc plus nécessaire de le mettre dans le lot des dossiers d’une justice transitionnelle.
Quant à la délocalisation de l’affaire à la CPI, Me Hamidou a demandé à ce qu’elle soit jugée en Guinée pour permettre de redorer le blason de l’appareil judiciaire guinéen.
MohamedNana Bangoura