Les assises nationales ont été ouvertes ce mardi 22 mars 2022 par les autorités guinéennes. Des acteurs politiques, de la société civile et des diplomates ont pris part à la cérémonie de lancement qui vise à réconcilier les guinéens.
Le parti PDG-RDA qui a salué l’ouverture de ces assises nationales a fait des recommandations à la junte militaire pour mener à bien ce travail de réconciliation en Guinée.
Ci-dessous déclaration du PDG-RDA :
Le Bureau Politique National (BPN) du PDG-RDA se réjouit de l’initiative des autorités de la Transition concernant la tenue des assises nationales à partir du 22 mars 2022 sur toute l’étendue du territoire de la République de Guinée et dans ses représentations diplomatiques ; compte tenu de l’importance qu’il leur accorde, il envisage d’y participer effectivement et sans condition préalable.
En harmonie avec ses convictions basées sur la vérité et rien que la vérité, la Direction Nationale du PDG-RDA apprécie la vision des autorités de la Transition selon laquelle les Guinéens doivent se parler entre eux, s’écouter, discuter de leurs problèmes, leur trouver ensemble des solutions consensuelles et mettre en œuvre ensemble les dites solutions, se pardonner les offenses mutuelles le cas échéant sans avoir besoin de la présence d’aucune tierce partie comme le font tous les peuples du monde.
Le BPN du PDG-RDA rappelle que depuis les événements du 03 avril 1984, il a toujours sollicité la tenue d’une conférence nationale en vain ; il est convaincu qu’une telle conférence, en dehors de toute forme d’ingérence étrangère, aurait abouti à la réhabilitation de la vérité historique.
Il prend note que les autorités placent les assises nationales sous le sceau de la vérité et du pardon. Il exprime cependant sa préoccupation sur la sensibilité des questions mémorielles et le risque qu’elles ne bloquent le dialogue avant qu’il ne commence compte tenus des difficultés à accéder à la vérité et des revendications de groupes se disant victimes de la violence d’État.
Il pense que dans les conditions actuelles il serait difficile de surmonter les écueils à l’établissement de la vérité. De nombreuses zones d’ombre persistent. Comme on peut le constater aussi, ceux qui détiennent la vérité ne sont pas disposés à la révéler ; il est notoire que les archives de la présidence de la République, celles personnelles du président Ahmed Sékou Touré, ainsi que les archives du camp Boiro et de la permanence nationale du PDG ont été subtilisées le 3 avril 1984, en partie dilapidées, en partie envoyées à l’étranger ou détenues dans des maisons privées probablement par ceux qui ne veulent pas que la vérité se sache; les archives françaises relatives aux complots et autres actions de déstabilisation ayant impliqué la France sont, elles-aussi, inaccessibles, tout comme les archives d’autres États concernés (comme le Sénégal et la Cote d’ivoire). Les dirigeants guinéens doivent réclamer ces archives à l’image de leurs homologues d’Algérie et du Rwanda et prendre des dispositions pour que les archives nationales précitées soient récupérées et mises à la disposition des chercheurs.
Ce que demande la commission provisoire est de s’en remettre à la vérité des victimes présumées, comme c’est le cas dans les processus de justice transitionnelle, encore n’est-il le plus souvent que la vérité de certaines d’entre elles, une forme de vérité individuelle, venant de surcroit de gens qui en attendent un bénéfice personnel. Le cas échéant, nous risquerions de manquer les vraies victimes au profit des fausses victimes, de ne pas pouvoir rendre justice ni donner des réparations à ceux qui la méritent et d’écrire une histoire falsifiée. Une histoire écrite et jugée du seul point de vue des victimes même en y intégrant la perception de la France et celle de l’église catholique comme le recommande la commission provisoire de réflexion sur la réconciliation nationale ne serait qu’une négation de l’histoire. Le PDG salue l’attitude responsable des historiens guinéens qui ont refusé de s’associer au projet d’écriture de l’histoire de la Guinée sous l’égide de la France.
Le PDG soutient que l’histoire de la Guinée, y compris l’histoire contemporaine n’a pas commencé le 2 octobre 1958, que la plupart des conflits qui ont émaillé la période postcoloniale ont leurs racines dans la période coloniale et parfois dans la période pré coloniale. Il insiste que tous les complots dénoncés entre le 28 septembre 1958 et le 3 avril 1984 étaient vrais ; qu’aucun n’était faux ou imaginaire ; qu’ils n’extériorisaient pas uniquement des conflits entre l’État et ses citoyens mais aussi et surtout des conflits entre l’État guinéen et des États étrangers notamment l’ancienne puissance coloniale, qui avait engagé avant même la clôture du scrutin référendaire le 28 septembre 1958 une guerre non déclarée, une guerre asymétrique non seulement contre le peuple guinéen et ses dirigeants coupables d’avoir choisi la liberté, l’indépendance, les premiers droits de l’homme mais aussi contre les peuples africains . Les deux types de conflits étaient bien souvent liés, l’une des stratégies de la France étant de s’appuyer sur des citoyens guinéens pour attaquer l’État.
Il constate : 1/ que les commanditaires et les exécutants des complots continuent de nier leur existence profitant du fait que les attaques, la plupart du temps des cas d’agressions (para)militaires, économiques, culturelles, informationnelles, étaient menées secrètement, couvertes par différentes formes de secret – secret d’État, secret défense, etc…; 2/ que ce refus de reconnaitre et d’assumer leurs responsabilités vient du fait que les actions étaient illégales, contraires au droit national et international ; de surcroit elles n’ont pas réussi à atteindre leurs objectifs de changer la nature du régime guinéen ainsi que de renverser ses dirigeants mais ont entrainé des conséquences graves pour le pays sur le plan humain, matériel, symbolique et sur le plan du développement économique et social qu’elles ont entravé de diverses manières. Le refus de reconnaissance vient également du besoin de couvrir l’honorabilité des commanditaires et des exécutants et de la hantise de devoir payer le cas échéant des réparations à l’État guinéen comme le conseil de sécurité de l’ONU l’avait demandé au Portugal au lendemain de l’agression du 22 novembre 1970.
Le PDG avait eu en son temps à rejeter le rapport de la commission provisoire de réflexion sur la réconciliation nationale créée en 2011 par l’ancien président Alpha Condé. La première raison derrière ce rejet tenait aux modalités de son élaboration, dominées par l’ancienne puissance coloniale, ses alliés locaux, des ONG transnationales de défense des droits de l’homme et des organismes internationaux (OIF, PNUD, Haut-commissariat aux droits de l’homme, Unicef, Fonds de consolidation de la paix) dans lesquels elle exerce une certaine influence de par sa position dans leurs organes directeurs.
La seconde avait trait au contenu du rapport qui est à propos de la justice transitionnelle, alors que le mandat de la commission provisoire portait sur la réconciliation nationale, et non de la réconciliation nationale qui était pourtant le mandat de la commission; or les deux concepts ne sont pas interchangeables, ni complémentaires; de surcroit, ils n’ont pas la même finalité ni n’obéissent aux mêmes processus. Les voies pour atteindre la réconciliation nationale ne sont pas clairement définies.
La volonté de soumettre coute que coute notre pays à un processus de justice transitionnelle, alors que les consultations nationales n’en prouvent nullement le besoin, est plutôt inquiétante, tant, elle pourrait ouvrir la porte à la vengeance ; celle-ci viendrait de la France, et d’autres puissances impérialistes comme cela s’est vu dans les années 1950-1960 contre les dirigeants indépendantistes et, plus près, contre l’ancien président tchadien Hissène Habré, ou encore de présumées victimes guinéennes de divers évènements douloureux survenus dans notre pays. Le discrédit porté à la mémoire du président Ahmed Sékou Touré, le père de l’indépendance, après sa mort puis l’élimination physique de ses anciens collaborateurs et de membres de sa famille biologique au lendemain du coup d’État manqué du 4 juillet 1985 constituent des manifestations tangibles de cette volonté de vengeance.
La troisième raison était liée aux objectifs que les auteurs et commanditaires poursuivent à travers la justice transitionnelle tels qu’ils apparaissent clairement à travers le récit historique de base et les recommandations formulées, à savoir: a) rabaisser la valeur de l’indépendance nationale, attaquer le « Non » du 28 septembre 1958 qui fait partie de l’identité nationale guinéenne; b) réduire l’œuvre politique des personnalités qui ont conduit les destinées de la République de Guinée uniquement à des violations des droits de l’homme, ce faisant les humilier en énonçant leur responsabilité comme cela est de coutume dans les procédures de la justice de transition; encore que toutes ne sont pas jugés à la même enseigne, le président Ahmed Sékou Touré et le capitaine Moussa Dadis Camara bénéficiant des traitements les plus défavorables, à un moindre degré le général Lansana Conté, tandis que Alpha Condé bénéficie d’un traitement favorable et que le général Sékouba Konaté est comme n’ayant jamais existé ; c) cacher les conflits qui ont opposé le mouvement nationaliste puis l’État et l’église catholique ; d) cacher les maux que la France et ses alliés occidentaux ont fait subir à la Guinée et aux Guinéens, les exonérer ainsi des abus commis pendant la traite négrière et l’esclavage, pendant la période coloniale et la période post coloniale; e) obtenir l’absolution pour les fautes passées commises par des élites guinéennes qui avaient été condamnées pour avoir agi seuls ou collaboré avec la France et d’autres puissances étrangères pour agresser le pays, attenter à la sécurité de l’État et à la vie des dirigeants légitimes, leur donner bonne conscience et leur permettre de bénéficier éventuellement de réparations ; f) placer notre pays sur la voie de nouvelles transformations politique et sociale visant á assurer l’hégémonie occidentale. Les expériences de divers pays montrent que bien souvent ce but de façonner le monde selon les canons occidentaux prend le pas sur les intérêts des victimes.
Après lecture des recommandations, on en arrive au paradoxe que ce sont des élites guinéennes qui demandent au peuple guinéen, qui avait ouvert la porte de la libération du continent, d’aller s’agenouiller devant leur ancien colonisateur pour se repentir et lui demander pardon.
Le PDG estime que le bilan du régime qu’il a dirigé de 1958 à 1984 est élogieux : l’indépendance recouvrée a été sauvegardée en dépit des multiples attaques endurées ; à la mort de Sékou Touré en mars1984, l’État était debout et respecté ; la nation guinéenne était une réalité, le pays était calme et l’ordre régnait, la justice était rendue conformément aux lois et coutumes du pays, la sécurité des personnes et des biens était garantie, tout citoyen pouvait circuler librement, s’établir partout où il le désire sur le territoire national, élire et se faire élire et prospérer partout, l’influence de la Guinée en Afrique et dans le monde était sans commune mesure avec l’étendue de son territoire, le nombre de ses habitants et l’importance de sa richesse mesurée en termes de PIB.
Des progrès notables avaient été accomplis dans les domaines du développement économique, de la scolarisation et de la promotion de la culture africaine, de la santé. La corruption était combattue. L’égalité et l’équité avaient un sens comme le montrent les accomplissements dans les domaines de la réhabilitation des hommes de castes et des esclaves de case, de la promotion et la protection des droits de la femme bien longtemps avant que les organisations internationales ne s’emparent de la question, de la promotion de la jeunesse, etc. Encore aujourd’hui, il n’est pas exagéré de dire que les infrastructures et les victoires dont le pays peut s’enorgueillir sont dues à l’action du régime du PDG.
Des difficultés, il y en a eu également, mais elles n’étaient pas plus aiguës en Guinée que dans les autres anciennes colonies de la France ou dans d’autres pays ayant connu la même expérience historique. Si nous considérons le bilan humain (nombre de morts et de blessés) et des conflits et de la violence politique, une évaluation objective se rendrait compte qu’il est beaucoup moindre en Guinée que dans les pays voisins et dans la plupart des pays africains. De 1958 å nos jours, notre pays n’a pas connu de sécession, ni de génocide, ni de guerre civile. Ces résultats sont à mettre à l’actif du régime du PDG.
Le BPN du PDG estime qu’il est de son devoir de rappeler ces acquis, nullement exhaustifs, afin que les participants les aient en mémoire au moment où s’ouvrent les assises nationales.
Il formule le vœux que les assises nationales : a) permettent de faire un bilan objectif des changements intervenus dans notre pays depuis 1984, sur les plans politique, économique, social, sociétal et culturel, chose que le peuple n’a jamais obtenu; b) soient vues comme une opportunité pour les leaders et militants des partis politiques, les dirigeants des organisations de la société civile et des syndicales de travailleurs et leurs adhérents pour faire leur propre introspection et aux élites civiles et militaires en général de réfléchir à leurs responsabilités dans la situation du pays.
Tirant les leçons des transitions conduite par le CMRN entre 1984 et 1995, puis par le CNDD version Moussa Dadis Camara entre décembre 2008 à décembre 2009 et par le CNDD version Sékouba Konaté de janvier à décembre 2010, qui ont été d’intenses moments de transformations politiques et économiques, le PDG convient que la transition ouverte le 5 septembre 2021 ne doit pas servir uniquement à préparer l’élection présidentielle, ou à parler de fichier électoral, de CENI, des thèmes sans cesse rabâchés depuis plus de trente ans pour lesquels les solutions souvent posées à la hâte se sont révélées jusqu’ici décevantes, mais plutôt à jeter les bases d’un nouveau départ pour notre pays.
Parmi les thèmes qui devraient retenir l’attention des assises nationales pour améliorer le présent et le futur des Guinéens, le PDG-RDA suggère les suivants :
- La refondation de l’État pour en faire un État efficace au service du peuple guinéen tout entier : Dans le cadre de cette refondation, une attention devra être portée :1/ à l’administration publique, qu’il faut stabiliser, éviter les changements trop fréquents de structures et d’hommes et renforcer en termes d’organisation, de fonctionnement, de coordination, de compétences et d’éthique des ressources humaines car dit-on science sans conscience n’est que ruine de l’âme; 2/ aux forces de défense et de sécurité afin qu’elles ne soient pas une menace pour les institutions ; 3/ aux relations entre l’État et la société : s’il est du devoir de l’État de protéger les citoyens, il faudrait que les citoyens aussi assument leurs devoirs civiques et patriotiques ; que l’État soit protégé contre les attaques d’où qu’elles viennent, notamment des élites à l’origine de diverses formes de violences contre l’État soit directement à travers les coups d’État militaires et les coups d’État civils ou constitutionnels, le sabotage économique, les détournements de biens publics et le discrédit et la propagation de fausses nouvelles, soit indirectement en acceptant de servir de couverture et de moyens de légitimation des actions des puissances et entités extérieures ayant des velléités dominatrices ou des convoitises sur nos richesses et nos ressources naturelles.
- La consolidation de l’unité nationale et sa protection par des mesures vigoureuses y compris institutionnelles et répressives contre tous ceux qui utilisent d’ethno stratégie ou se rendent coupables de propos et comportements ethnocentriques qu’ils soient des hauts dirigeants de l’État ou des acteurs politiques, ou des personnes morales (entreprises, ambassades étrangères, etc.) les principaux responsables de l’exacerbation de l’ethnicité;
- La reconstruction de notre système démocratique afin qu’il garantisse une vraie démocratie respectueuse de la souveraineté et de l’unité nationale, fonctionnant aussi bien dans les villes que dans les campagnes, impliquant toutes les couches de la population et non les seules élites, permettant le choix libre par les Guinéens de dirigeants légitimes et évitant les crises à répétition avec leurs cortèges de morts qui émaillent tous les processus électoraux.
Le PDG estime que si nous voulons de la démocratie, nous devons la financer sur nos propres ressources. Aussi, une attention particulière doit être portée à la question du financement des partis politiques, des campagnes électorales et des élections, des organisations de la société civile et des syndicats afin d’éviter les risques liés aux financements par les étrangers (États, organisations, firmes, individus privés) et par les puissances d’argent (commerçants, etc.) qui comportent les risques d’altération de notre système politique, de corruption des forces vives de la nation, et d’imposition de politiques défavorables à l’intérêt national.
- La mise en œuvre effective des droits de l’homme : en insistant sur le fait : 1/ qu’ils ne se limitent pas qu’aux seuls droits civils et politiques mais incluent aussi les droits économiques, sociaux et culturels et les droits des peuples sans lesquels les droits civils et politiques seraient inopérants ; 2/ que les élites ne se limitent pas qu’à la réclamation des droits mais assument aussi leurs devoirs.
- L’accélération du processus du développement économique et social : à ce titre, l’accroissement de la production nationale en quantité et en qualité est un impératif sans lequel notre pays resterait toujours vulnérable, l’indépendance mal assurée , la sécurité et la stabilité sociopolitique compromises; il est important que les Guinéens cessent de présenter leur pays comme un scandale géologique ou agricole et se mettent résolument au travail ; le développement de l’agriculture pour permettre l’autosuffisance alimentaire et procurer des matières premières pour l’industrie devra être une priorité de tous les instants ce qui suppose de changer les mentalités face au travaux manuels et au travail de la terre. La nécessité de changer les mentalités et les comportements s’impose également au sein de la population et des élites en particulier pour amener chacun à protéger l’environnement et les biens publics.
Bien que le pays ne sorte d’aucun conflit grave le PDG-RDA estime que la réconciliation nationale est nécessaire ; elle doit aider la nation à retrouver son équilibre ; les enfants de Guinée à se regarder en frère et sœur et non en ennemi sur la base de haines fabriquées et entretenues ; l’État à regagner sa légitimité et son autorité ; la gouvernance de s’améliorer ; elle doit permettre d’accélérer le rythme du développement économique et social, en l’ancrant davantage dans la région africaine et dans la sous-région ouest-africaine et dans la mondialisation.
La réconciliation nationale est possible : elle demande d’abord la foi, un leadership engagé; Pour sortir le pays de sa paralysie dans laquelle les changements intervenus depuis 1984 l’ont plongée, il est urgent de décrisper l’atmosphère, recréer la confiance, définir une vision consensuelle du futur et convenir de voies les plus appropriées pour la réaliser ensemble dans l’unité et la solidarité. La Guinée a plus que jamais besoin de la coopération de l’ensemble de ses fils et filles pour la remettre debout, l’aider á s’y tenir puis á marcher. Tous les Guinéens doivent se persuader de la nécessité de se mobiliser, de s’associer pour changer favorablement la situation, car la tâche dépasse désormais largement les capacités d’un homme, ou d’un groupe d’hommes ou d’une ethnie ou d’une région, mais incombe plutôt á la nation entière.
La réconciliation nationale ne devra pas être vue comme un processus du court terme, ou comme un moment, mais plutôt comme un travail politique continu s’étendant sur le long terme; c’est un processus de transformation sociale qui demande du temps pour produire des effets positifs. La réconciliation devra être comprise comme une construction continue. Aussi faudra-t-il être persévérant. Il faudra étudier sérieusement la problématique de la justice, car si elle est désirable, son application pose de nombreuses questions. Si l’on veut réconcilier les Guinéens, il sera nécessaire d’éviter l’humiliation d’une quelconque des parties, de ne pas recourir qu’à la punition, mais de prévoir une dose d’oubli à travers le pardon et l’amnistie. Il ne faudra pas mettre la question des victimes au premier rang, au risque de conduire le processus vers un échec garanti.
Pour être durable, la réconciliation devra s’appuyer sur un ensemble d’institutions, c’est-á-dire d’engagements mutuels, tacites ou explicites, portant sur des valeurs, des principes, des normes, des comportements, des actions, des modes d’organisation formalisés ou non. Parmi les valeurs que le PDG a toujours défendues depuis le 02 octobre 1958 figurent celles de liberté, de dignité, d’indépendance, de souveraineté, d’unité nationale et de panafricanisme, de travail, de justice, de solidarité, de droits des peuples au développement, au libre choix de leurs dirigeants et du régime sous lequel ils désirent vivre.
Fait à Conakry, le 21 mars 2022
Mohamed Touré
Le Secrétaire Général
P/O Honorable Oyé Beavogui
Le Secrétaire Général par Intérim
Aissata Barry