A l’issue d’un sommet extraordinaire des chefs d’État Ouest Africains qui s’est tenu à Accra le vendredi 25 mars 2022, plusieurs questions d’envergures ont été abordées, notamment les situation des pays qui ont connu des putschs récemment.
Pour le cas de la Guinée la CEDEAO a exigé des autorités de transition un retour à l’ordre constitutionnel dans de meilleurs délais.
Une exigence qui ne surprend guère Fodé Mohamed Soumah, président de la Génération Citoyenne (GECI).
« Ce n’est pas une surprise il fallait s’y attendre, on ne peu pas avoir été au commande d’un pays après un coup de force et qu’au bout d’un semestre, on ait aucune lisibilité sur le retour à l’ordre constitutionnel. Donc, il fallait s’y attendre. Moi, j’ai envie de dire aux dirigeants actuels que le problème n’est plus une question d’orgueil, de fierté ou d’ingérence dans les affaires internes d’un État ou de souveraineté, c’est de penser au peuple qui sera le premier à souffrir des restrictions. Je pense sincèrement qu’il est plus que temps, que nous ayons un chronogramme, parce que le président de la transition a fixé les termes, il a dit qu’il y avait cinq points importants : la constitution, les listes électorales et les trois élections. Pour la constitution, on n’a pas besoin d’une nouvelle, nous disposons déjà de celle de 2010, que nous pouvons toiletter et adapter. Nous sortons d’élection donc, nous pouvons réviser les listes électorales, sachant qu’il suffit de faire passer tous les électeurs devant les démembrements et d’écraser le reste des fichiers comme ça, on aura un fichier propre, quiconque ne figure pas sur les listes électorales pour se faire enrôler », a-t-il soulevé d’entrée, avant d’ajouter.
« Par rapport aux élections locales législatives, et présidentielles, on pourrait coupler les locales et les législatives et finir avec la présidentielle, tout ceci peut se faire en moins de 12 mois pour être large, mais sinon le Burkina vient de nous donner une leçon, toiletter une constitution en une semaine c’est extraordinaire donc, la révision des listes électorales peut se faire en un mois, et après affichage on ajoute un autre mois, pour l’enrôlement même cette année 2022, peut nous permettre d’aller au retour à l’ordre constitutionnel. Sincèrement, nous avons soutenu les autorités en disant que six mois étaient trop courts pour un retour à l’ordre constitutionnelle, mais vouloir jouer les prolongations, vouloir nous faire basculer dans les années 2023, 2024, 2025, je trouve que c’est une hérésie, il est temps qu’on s’assoit, qu’on discute, parce que, quand on parle de dialogue ce ne sont pas des vains mots, c’est s’asseoir autour d’une table, quand nous, classe politique nous exigeons un facilitateur ce n’est pas l’ingérence dans les affaires du pays, c’est parce qu’il n’y pas la confiance. Donc, il faudrait vraiment qu’en tant que patriote qu’on s’assoit pour discuter du présent et de l’avenir du pays, mais vouloir tourner en rond avec des assises inopportunes qui n’apportent rien à la transition, vouloir se dérouter de l’objet même d’une transition, parce que quand vous parlez d’une transition c’est le retour à l’ordre constitutionnel, ce n’est pas du tout les mises à la retraite et le retour du monde de décret non, c’est d’aller à l’essentiel et je crois que ce que la CEDEAO est en train de faire comme injonction n’est pas du tout un diktat, c’est parce que trop c’est trop », a lancé l’ancien député de la 9ème législature.
Hadjiratou Bah