L’arrivée au pouvoir du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) a suscité assez d’espoir chez toute la classe sociale du pays. A cet égard, le 11 septembre l’union des écoles franco-arabes a pris acte et soutenu les nouvelles autorités à travers une déclaration officielle pour la refondation d’un Etat de droit. Nous gardons toujours l’espoir, malgré qu’aucun cadre arabophone n’a été jusque-là promu par un décret du président du CNRD depuis 5 septembre.
En effet, nos espérances les plus profondes commençaient à trouver des réponses satisfaisantes de la part des nouvelles autorités. Pour preuve, le CNRD venait de donner satisfaction à l’une de nos doléances en rétablissant les lauréats des écoles franco-arabes dans leur droit aux bourses d’étude au Maroc, qui avaient été suspendues depuis 2012 par les autorités d’alors sans fondement valable. Cependant, nous restons à notre faim et surtout préoccupés par la segmentation des personnes ressources arabophones dans les nominations. Par le fait que depuis l’arrivée des nouvelles autorités. Par ailleurs, nous assistons à la diffusion de plusieurs décrets sur la télévision Nationale (RTG) sans qu’un cadre Guinéen issu de l’école franco-arabe ne soit promu par le président du CNRD à tort ou à raison, nous restons sans réponse, contre gré notre aspirations, mais nous gardons encore confiance aux nouvelles autorités.
Or, il convient de rappeler l’inestimable rôle des élites issues de cet enseignement dans le processus de développement socio-économique du pays, notamment dans la promotion du multilinguisme, des relations d’amitié et de coopération fructueuses avec les pays arabes, ainsi que la réalisation des actions philanthropiques et sociales telles que la construction d’infrastructures socio-éducatives et la promotion des valeurs de paix, de tolérance et de dialogue interreligieux pour ne citer que ceci.
De nos jours, les diplômés de ce parcours sont, de manière générale, toujours perçus à l’aune de leurs devanciers qui étaient/sont exclusivement arabophones, car leur capacité intellectuelle et leurs apports sont souvent réduits au champ religieux. Pourtant, ils ont les mêmes parcours et cursus universitaires que leurs confrères francophones dans presque tous les domaines aujourd’hui. Ils ont d’ailleurs un atout en ce qui concerne les aptitudes linguistiques, car ils sont tous bilingues et une partie est même trilingue (arabe, français et anglais).
À cet égard, il serait judicieux que les nouvelles autorités fassent appel à toutes les personnes de la Nation, y compris les arabophones, en vue de réussir la délicate entreprise de refondation de l’Etat, amorcée depuis le 5 septembre 2021.
En somme, il est désormais souhaité ardemment de permettre à ces filles et fils de participer activement au sein du gouvernement pour le développement de notre patrie, leur nomination dans les ministères, les représentations diplomatiques sera une réelle d’une redynamisation de la formation bilingue en Guinée. Ceci pourrait être un atout pour la nouvelle autorité de transition pour promouvoir l’excellence et prendre en compte l’aspiration de cette couche qui se veut participer à la refondation de notre cher pays la Guinée. Nous formulons nos vœux ardents de plein succès et de grâce divine pour les nouvelles autorités dans l’accomplissement de leur mission, et nous en appelons à la bonne foi de tous et de chacun en vue de leur accompagnement sincère dans l’intérêt du peuple.
Mansare Ibrahim
Banquier et Consultant en Finance Islamique
Porte-parole de l’Union des écoles franco-arabes de Guinée