Ce lundi 25 avril 2022 au siège de son département, le ministre de la justice, Me Moriba Alain Koné, accompagné de son homologue du budget a lancé les journées portes ouvertes de la justice sur le thème « une justice humanisée à l’écoute des justiciables ».
L’objectif de ces journées qui se dérouleront du 25 au 26 avril dans les différentes juridictions du pays, consiste à aider les justiciables à connaitre davantage l’appareil judiciaire et son fonctionnement.
« L’objectif de ces journées est d’inciter les citoyens à venir constater par eux-mêmes, comment sont organisées les juridictions de leur pays et comment elles fonctionnent, plutôt que de s’en tenir aux discours parfois caricaturaux, de certaines personnes pour des fins inavouées. D’ailleurs, force est de constater que le public perçoit souvent très mal l’institution judiciaire dont il ne comprend pas toujours sa manière de fonctionner. Il consiste aussi, pour les chefs de juridictions et de parquets, à réunir tous les professionnels du droit et le public de leur ressort, pour débattre des points d’intérêt commun, puis à recenser les questions et recommandations pertinentes que formulent les citoyens à propos de la Justice, pour en faire la synthèse à l’intention du département. Celui-ci, à son tour, fera la synthèse de l’ensemble des rapports qu’il communiquera utilement au Comité nationale des Assises Nationales. C’est une manière pour le Ministère de la Justice et des droits de l’homme de contribuer à la réussite des Assises nationales », a expliqué Me Moriba Alain Koné, ministre de la justice garde des sceaux et des droits de l’Homme.
Prenant la parole à la cérémonie de lancement de ces journées, l’agent judiciaire de l’Etat, Me Mohamed Sampil qui a apprécié à plus d’un titre l’organisation de ces journées, a plaidé pour l’institutionnalisation de l’initiative afin qu’elle puisse être effective chaque année.
« J’espère que ces journées vont permettre de briser le mythe entre les populations au nom desquelles la justice est rendue et cette majestueuse institution. Ça sera l’occasion à mon sens, de permettre aux citoyens, de s’intéresser davantage de leur justice et d’exprimer leurs préoccupations tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays. (…). Je demande au garde des sceaux, de bien vouloir institutionnaliser ces journées pour qu’elles puissent avoir lieu au moins, une fois dans l’année. (…). Je demande également aux panélistes, de bien vouloir mettre cette occasion à profit, pour qu’il y ait une réconciliation entre la justice et les populations. J’estime que ces journées laisseront une tâche indélébile dans la mémoire collective », a-t-il lancé.
L’organisation de ces journées est une manière pour le ministère de la justice, de contribuer aux assises nationales entre les forces vives de la nation, en cours dans le pays. Pour sa part et même s’il a apprécié l’initiative, Me Djibril Kouyaté, bâtonnier de l’ordre des avocats de Guinée a affirmé que les avocats devraient aussi être associés à cette initiative.
« L’organisation de ce genre d’évènement permet aux populations de mieux comprendre, de se rapprocher de la justice parce que la justice ne peut être efficace que lorsqu’elle est proche des populations au nom desquelles elle est exercée. Cette initiative est salutaire et elle devrait être répétée plusieurs fois. Nous vous félicitons. Ce que nous regrettons en tant que bâtonnier, c’est que nous n’avons pas été davantage appréciés. C’est seule la présence du bâtonnier a été sollicitée. Les avocats doivent aussi participer normalement à ce genre d’évènement. Le barreau devrait aussi organiser ses journées portes ouvertes en s’associant au ministère de la justice pour que ce soit un évènement pour toute la famille judiciaire. Le barreau s’inspirera de ce qui est en train de se passer se dit disponible pour organiser ses journées portes ouvertes auxquelles le ministère de la justice sera associée », a-t-il lancé à l’endroit du ministre de la justice.
Également présent à cette cérémonie de lancement, le premier imam de la grande mosquée de Conakry, Elhadj Mamadou Saliou Camara a demandé aux autorités, de « ne pas hésiter, ni reculer jusqu’à ce que la loi soit rétablie entre les guinéens », a-t-il lancé avant d’ajouter qu’en tant que religieux, ils veulent que l’Etat de droit soit désormais une réalité en Guinée, après la refondation.
MohamedNana Bangoura