Il n’y a pas eu de sanctions contre la Guinée, comme l’annonçaient les cassandres.
Le CNRD s’en sort plutôt bien, quoi qu’on dise !
La CEDEAO, lors de sa derrière session qui a eu lieu hier, dimanche 03 juillet, a accordé un nouveau sursis au pays.
Les craintes d’un nouveau tour de vice dissipées, du moins pour le moment.
Cependant, Il y aura bel et bien un médiateur, mais un nouveau, après la récusation de l’ancien, Ibn Chambas, dont la désignation a suscité assez de polémiques, ce, à cause de sa convenance voire de sa connivence supposée avec les acteurs sociopolitiques du pays.
Ce nouveau médiateur s’appelle Yayi Bony, ancien président du Bénin, un pays en proie à la dictature de son nouveau taulier, Patrice Talon.
A propos, un interlocuteur, membre du CNRD, nous confie que les autorités guinéennes n’étaient pas contre l’idée d’avoir un médiateur. Qu’elles étaient par contre tout simplement opposées au choix du diplomate ghanéen.
Ensuite, les chefs d’états rejettent le chronogramme des 36mois. Ils ont à cet effet chargé le nouveau médiateur de discuter avec les autorités guinéennes de manière à pouvoir raboter la durée jugée trop longue.
Là aussi, notre interlocuteur, le même, réagit en nous rappelant que le CNRD, à travers le secrétaire général de la présidence, Amara Camara, avait annoncé, dans une interview sur france24, qu’ils ne sont pas figés sur la question.
De ce qui précède, on peut bien dire sans risque de se tromper que les autorités guinéennes s’en sortent plutôt bien. Cela veut dire qu’il n’est nécessairement pas vrai que tout cela ait été fait naturellement, étant donné que le verrou que constituaient les sanctions contre le Mali et le Burkina, a été levé.
Possiblement, la CEDEAO confrontée à la désapprobation par les opinions nationales, suite aux sanctions qu’elle a prises contre le Mali, a refusé d’avoir à nouveau la main rigide, de peur de subir la même onde de choc.
Pas seulement ! L’institution sous-régionale a aussi été convaincue par la diplomatie guinéenne avec de nouvelles promesses dans sa besace. Et la junte aussi avec de nouveaux engagements pris.
Quoi qu’on dise, il est évident, que la junte s’en est tiré d’affaires. Cela, contrairement à ce qu’on pouvait bien craindre du fait de la divergence qu’il y a entre la junte et ses principaux partenaires de la scène politique. Bien que ces derniers semblent dubitatifs quant à un saut dans l’inconnu. C’est aller en affront avec un pouvoir qui, malgré tout, laisse transparaitre des garanties de ne pas s’éterniser au pouvoir, bien qu’on ne sait pas est-ce qu’ils s’en iront.
Sous l’égide du nouveau médiateur, les débats vont être électriques. Sans doute.
Au menu, l’immunité pour les acteurs politiques dans la ligne de mire du pouvoir. Il sera pour les partis dont les leaders sont sous le coup de cette menace, un préalable non négociable.
Au nouveau médiateur, la junte obsédée par son renouvèlement de la classe politique dissimulée par sa lutte contre la corruption, un fléau certes évident dans le pays, répliquera avec l’argument bien connu dans le pays. C’est-à-dire que ce débat ne concerne pas l’exécutif au nom de l’indépendance de la justice (quelle indépendance !).
Dans un mois, la date butoir pour évaluer les efforts fournis par le pouvoir guinéen, la situation pourrait n’avoir pas évolué du fait des positions tranchées.
Mognouma