Dans un arrêté pris hier lundi, le ministre Mory Condé a annoncé la dissolution pure et simple du FNDC, le front anti 3ème mandat d’Alpha Condé.
Réagissant à cette actualité, l’ancien coordinateur de ce front, Abdourahmane Sanoh a affirmé que prendre cet arrêté, montre le véritable agacement des autorités actuelles.
« C’est avec une très grande surprise et beaucoup de questions que j’ai appris l’acte parlant de dissolution du FNDC. Je me demande, en réalité, à quoi ça sert ? Comment ça va être appliqué ? Est-ce qu’il y a une compréhension de ce que c’est que le FNDC ? Est-ce qu’on ne pouvait pas faire les choses autrement et je me demande enfin, qu’est-ce qui amène à un truc de radicalité ? Toujours est-il que cet acte est l’expression, même si je crois profondément à son inefficacité, d’un agacement, d’un embarras et peut-être sans chercher à trouver les bonnes solutions par rapport au combat que le FNDC est en train de mener, pour la restauration de la démocratie », a-t-il lancé.
Poursuivant, cet ancien ministre a affirmé que laisser en vie le FNDC qui est l’expression de chaque citoyen, joue en faveur même du CNRD dans la logique de réussir la transition.
« Je ne pense pas que l’acte là avait lieu d’être. On aurait dû éviter cela. Le FNDC est l’expression de chaque citoyen ; à moins qu’on dise à chaque citoyen, vous n’êtes plus citoyen ou qu’il est déchu de sa nationalité. Mais, dans la pratique, ce qu’il faut craindre, c’est qu’on ne se serve se cet acte qui, pratiquement, questionne, pour aller à la répression parce qu’on rentre, de plus en plus, dans une situation assez radicale. Les positions se radicalisent davantage et la raison domine moins ; il y a des question d’ego aussi qu’on voit se greffer à tout ça. Il faut donc craindre que cet acte de dissolution ne soit utilisé pour justifier la répression pour des fins d’intimidation. Or, je ne crois pas non plus que la répression, la création de la peur comme mode de gouvernance, soit plus efficace dans le contexte du 21ème siècle. (…). Tout le monde doit œuvrer pour que le FNDC ne disparaisse pas. En œuvrant à cela, peut-être qu’on peut améliorer ses actions. Le CNRD a intérêt à ce que le FNDC ne disparaisse pas », a-t-il dit.
Par ailleurs, Abdourahmane Sanoh a invité les uns et les autres au dialogue car, selon lui, c’est la seule issue possible.
MohamedNana Bangoura