Thomas Boni Yayi, ancien président du Bénin, désigné comme médiateur de la CEDEAO auprès de la Guinée, est en séjour à Conakry depuis dimanche 21 août 2022.
Selon son agenda, il pourrait rencontrer les acteurs sociaux et politiques du pays.
Cependant, sa réunion avec les leaders politiques qui était prévue, ce mardi 23 août a été reporté.
Le responsable du centre d’analyse et d’études stratégiques de Guinée, se dit très pessimiste quant à l’aboutissement de cette démarche des dirigeants ouest-africains.
« Pour qu’une médiation réussisse, il faut que l’acteur principal soit honnête. Et là on n’est pas dans une période de transition », a-t-il déclaré au micro de nos confrères de FIM FM.
Le président de l’observatoire national des droits humains ajoute par ailleurs que les guinéens sont en face d’une junte qui souhaite s’éterniser au pouvoir « comment pouvez-vous faire une médiation quand on vous balise déjà le terrain ».
« Est-ce que M. Boni Yayi aura le courage de rencontrer le FNDC? Est-ce qu’il aura le courage même avec le refus du gouvernement de rencontrer les principales formations (RPG,UFDG et UFR), qui ont fait l’histoire politique de ce pays », s’interroge-t-il.
Pour lui, le Comité National du Rassemblement pour le Développement est loin d’être sincère dans son approche.
« Aujourd’hui, on a une équipe qui a pris le pouvoir qui n’est pas sincère dans son approche. Hier le président du CNT déclare que sa préoccupation c’est l’humanitaire, mais au cours d’une transition comment le responsable de l’organe législatif peut dire que sa préoccupation c’est l’humanitaire. J’ai écouté la déclaration d’Ousmane Gaoual Diallo qui dit que dans deux ans, je mettrai en place Guinée-Télécom. La priorité d’un gouvernement de transition, c’est de jeter les bases d’un retour à l’ordre constitutionnel. Depuis le 05 septembre, le CNRD et son gouvernement ne sont pas dans cette démarche », a-t-il insisté.
Hadja Kadé Barry