Bientôt un an depuis la chute du régime d’Alpha Condé, la transition guinéenne n’a toujours pas connu un délai consensuel.
Les trois (3) ans proposés par le CNRD et validés par le CNT sont loin de faire l’unanimité au sein de la classe politique élargi à la société civile et à la CEDEAO, qui a d’ailleurs désigné un médiateur.
Aboubacar Soumah qui a accordé un entretien à notre rédaction mardi, 30 août 2022 accuse une partie de la classe politique d’être responsable de la situation actuelle.
« Ce qui se passe là, c’est d’abord la faute d’une bonne partie de la classe politique qui a légitimé l’injustice qu’a subie le président élu (Alpha Condé) en applaudissant le coup d’État. Quelque soit ce que tu as comme haine contre quelqu’un, s’il est en train de subir une injustice, il faut l’aider à lutter contre l’injustice. Quoi qu’on dise ! Même si Alpha Condé a modifié la constitution de manière unilatérale, je suis d’accord, mais, il a donné la forme à la chose en la faisant passer par une sanction populaire (référendum)… Lorsque celui-ci est victime d’un coup d’État (qui n’est prévu dans aucune loi), toute la classe politique aurait pu condamner et se désolidariser du coup d’État (…). Parce que si vous légitimez quelque chose d’illégitime, le jour où ça se retournera contre vous, c’est vous qui l’avez rendu fort. Voilà ce qui est arrivé », a accusé l’ancien député.
Le leader du parti GDE qui loue par ailleurs les efforts du médiateur Thomas Boni Yayi, invite les guinéens à un dialogue sincère pour une issue heureuse de la transition.
« Il faudrait que dans le cœur des guinéens (gouvernants et gouvernés), qu’on ait le sentiment et la volonté d’aller au dialogue. C’est à ce seul prix qu’un accord pourrait être obtenu de façon consensuelle. Mais, lorsque chacun campe sur sa position initiale, le dialogue n’aura pas de sens. Je pense que le médiateur a fait tout ce qu’il peut en rencontrant les acteurs. C’est pourquoi nous avons demander à tous ceux qui sont là comme mouvements, comme partis politiques, de cesser toute activité en matière de manifestations pour donner la chance au médiateur pour qu’il parvienne à décrocher auprès du CNRD et de son chef, quelque chose de fiable », a-t-il laissé entendre.
Mosaiqueguinee.com