Le ministre de la justice et des droits de l’homme a entrepris une prise de contact, ce lundi avec les détenus de la maison centrale de Conakry.
En plus des détenus des droits communs, le garde des Sceaux a rencontré les anciens dignitaires du régime Condé, poursuivis par la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières CRIEF.
Au cours de leurs échanges, l’ancien président de l’Assemblée nationale Amadou Damaro Camara et les anciens ministres Dr Ibrahima Kassory Fofana, Dr Mohamed Diané, Dr Ibrahima Kourouma, Oyé Guilavogui, l’ancien directeur national du fonds d’entretien routier Souleymane Traoré et d’autres, ont sollicité du ministre Charles Wright la programmation de leur procès dans un délai raisonnable.
Dans sa communication Amadou Damaro Camara aurait fait savoir à Charles qu’il y est détenu depuis 126 jours sans en être situé sur ce qu’on lui reproche.
L’ancien président de l’assemblée nationale aurait déclaré que les biens pour lesquels il serait poursuivi sont le fruit de sa sueur lorsqu’il était à l’étranger, avant de préciser qu’aucun de ses enfants ne travaillent à la fonction publique.
Interrogé au terme de sa visite par la presse, le ministre de la justice est revenu sur les souhaits formulés par ces anciens hauts perchés du pouvoir de Conakry.
«… J’ai rencontré M. Amadou Damaro, Dr Kassory Fofana et cie. Ils m’ont tous exprimés un certain nombre de préoccupations au nombre desquelles nous pouvons citer entre autres le fait que leurs dossiers soient jugés dans un délai raisonnable », a-t-il confié.
En retour, il dit leur avoir rappelé que sa mission est de rassurer toutes les personnes en conflit avec la loi en ce qui concerne le respect de leurs droits.
« Notre mission, c’est d’assurer toutes les personnes qui sont en conflit avec la loi que leurs droits doivent être respectés et c’est ce qui a été fait jusqu’à présent. Ils ont droit à un avocat. Aujourd’hui, ils ne sont pas privés de leur droit d’avoir des soins et autres. Je les ai rassuré que le département de la justice ouvre ses portes à toute revendication qui va dans le sens de la protection de leurs droits », a indiqué l’ancien procureur général près la Cour d’Appel de Conakry.
Et d’ajouter : « la rencontre a été une rencontre de sincérité, on s’est vu, on s’est parlé et les messages ont été aussi clairs, tant de leur part que de la part du ministre de la justice. On ne peut pas quand même quel que soit ce qu’on a de griefs contre un magistrat, tenir des propos qui sont de nature à atteindre l’autorité judiciaire, je ne l’accepterai pas. Autant je dois me battre pour la protection des droits de l’homme, les droits de l’homme suppose aussi le respect de la loi, c’est ce que beaucoup ne comprennent pas aussi », a-t-il martelé.
Le ministre de la justice s’est dans la soirée rendue à la prison civile de Dubréka, où il a aussi rencontré les détenus de cette autre maison carcérale.
Alhassane Fofana