Le colonel Amara Camara, porte-parole de la présidence guinéenne n’est pas allé du dos de la cuillère pour répondre ce jeudi 22 septembre 2022, au président de la conférence des chefs d’Etats de la CEDEAO, Umaru Sissoco Embalo.
Colonel Amara a invité le président bissau-guinéen à comprendre que le président guinéen fait partie d’une nouvelle génération qui ne fera pas de suivisme, ni d’aliénation.
« Une autre évidence aujourd’hui, est le fait qu’il y a une nouvelle dynamique dans nos pays qui est impulsée par une nouvelle génération de dirigeants à laquelle appartient le président Doumbouya, qui ne fera pas de suivisme et n’est pas aliénée. On sait qu’il interroge l’histoire, on sait qu’en Guinée et partout dans le monde, le guinéen n’aime pas le manque de respect ou un quelconque diktat. Nous avons volontairement ouvert toutes nos portes à la CEDEAO, mais nous nous résignons d’accepter que l’image souverainiste de notre si chère institution sous régionale ne soit prise en otage par des sorties non maitrisées et imprévisibles du président Embalo. Qu’est-ce qui nous a été proposé pour une sortie de transition à part le calcul arithmétique de jour et de mois ? La situation guinéenne n’est-elle pas la résultante de l’inaction et du mutisme de la CEDEAO dans l’accompagnement de fait de la violation de la Constitution ? Nous assimilons cet acharnement au fait que les actions de rectification institutionnelle en cours dans notre pays, soit du mauvais goût pour certains qui voudraient nous replonger dans les erreurs du passé. Chaque pays a ses réalités, nous assumons les nôtres. C’est la raison pour laquelle nous avons consulté l’ensemble des forces de la nation pour proposer un contenu à notre transition », a-t-il expliqué.
Poursuivant, le colonel a appelé le président bissau-guinéen à « un peu plus de retenu dans les prises de paroles » pour ne pas se donner en spectacle, l’institution ouest africaine.
« On ne peut, malheureusement, pas se permettre de parler comme des acteurs des réseaux sociaux, pour comptabiliser le nombre de vues. Nous ne permettrons à personne que la presse soit la voie par laquelle, un responsable choisira pour parler de notre pays et en profiter pour s’accorder du crédit en disant des choses qui n’ont jamais fait l’objet d’échanges. La première sortie n’a pas fait l’objet de réactions parce qu’il avait été estimé qu’il fallait de la hauteur. La vérité est que quelqu’un se permet de dire ce qui n’a pas été dit et veut faire croire cela aux gens. On n’est pas dans une émission de guignols ou de téléréalité. Il s’agit des relations diplomatiques entre des Etats responsables qui requièrent le respect. Au sujet des sanctions pré-proclamées, nous répondons que ce n’est pas une surprise venant du président Embalo. Nous regrettons ses propos qui s’apparentent à de l’arrogance contre notre pays et un diktat aux autres chefs d’Etats de la CEDEAO. Ce qui reste sûr, les prises de position du président bissau-guinéen, ne seront pas de nature à détériorer les relations historiques, séculaires et fraternelles entre nos deux peuples. Nous trouverons à cette période de transition, la force, le caractère et l’union sacrée qui nous permettrons d’aboutir à la mise en place d’institutions fortes qui résisteront au temps et à la tentation des hommes. Nous voulons, à cette période cruciale pour notre pays, pouvoir compter sur l’accompagnement de tous les partenaires, sous l’égide de nos frères de la CEDEAO », a-t-il conclu.
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