Après la sortie du président en exercice de la CEDEAO qui a provoqué l’ire des autorités de la transition guinéenne et qui s’est soldé par des sanctions à l’encontre de la junte guinéenne, le porte-parole du gouvernement est revenu rectifier le tir sur la radio France internationale (RFI), ce vendredi 23 septembre 2022.
Répondant à la question relative aux sanctions contre la junte, le porte-parole du gouvernement va en douceur.
« Nous réagissons avec beaucoup de sérénité, c’est une décision qui avait déjà été annoncée par le président Bissau guinéen qui assure la présidence de la CEDEAO en ce moment. Mais elle n’est pas de nature à faciliter une sortie de crise de la Guinée. La Guinée a besoin de moins de sanctions que d’accompagnement et cet accompagnement doit absolument prendre en compte la compréhension du contexte et la spécificité de la crise guinéenne », a-t-il lancé en amont.
Ousmane Gaoual Diallo a par ailleurs évoqué les attentes de la junte envers l’organisation sous régionale.
« Nous attendons de la CEDEAO qu’elle n’applique pas un traitement paracetamol à l’ensemble des crises qui secouent la sous-région parce que chaque pays a ses problèmes et ses spécificités et la Guinée la problématique qui est imposée tourne autour des élections, de la qualité des élections et de la gouvernance issue des élections. Donc, c’est un problème qui est vieux depuis 30 ans, il y a quelque chose qui structure cela, c’est l’absence de confiance ou la qualité du fichier électoral », souligne-t-il.
En ce qui concerne la question du timing Gaoual a été tranchant.
« Nous l’avons dit au médiateur de la CEDEAO, le président Yayi Boni, ainsi que le président en exercice quand il est arrivé. La transition guinéenne ne se discutera pas sur des paramètres périodiques, simplement sur la durée, elle doit se discuter sur le contenu. Que voulons-nous faire entre maintenant et la fin de la transition ? Alors, ça veut dire établir des listes électorales, ça veut dire un toilettage institutionnel, constitutionnel et puis séquencer les élections c’est cela que nous voulons. Combien de temps cela prendra, c’est à cela que nous devons nous atteler dans un exercice de transparence et d’objectivité », a-t-il laissé entendre, tout en ajoutant.
« La discussion est toujours possible à partir du moment où, ils peuvent nous apporter des éléments objectifs sur le contenu on peut tout discuter, nous l’avons dit clairement en combien de temps la CEDEAO estime que la Guinée puisse se doter d’un fichier électoral, issu d’un fichier d’état civil qui garantisse la qualité et l’adhésion de tous, parce qu’il faut le faire de façon à ce que chacun puisse avoir les moyens de contrôler ce fichier et de s’assurer que les parties qui lui concernent y sont. Donc, c’est cela qui nous intéresse. Si la CEDEAO estime que ça c’est faisable en trois mois la transition prendra trois mois. Donc, ce n’est pas la durée qui pose problème, c’est, qu’est-ce qu’il faut faire ? », dit-il.
Hadjiratou Bah