Après un long moment d’avertissement, les dirigeants ouest-africains ont fini par prendre des mesures contre la junte guinéenne.
Les réactions ne tarissent point depuis la publication du rapport final de la conférence de chefs d’États en marge de la 77ème session des Nations-Unies à New-York.
Pour Aliou Bah, il n’y a pas lieu de se réjouir, mais cette décision de la CEDEAO était bien prévisible, compte tenu de plusieurs manquements liés à la gestion de la transition.
« Nous ne nous réjouissons pas de ce qui est en train d’arriver à la Guinée, mais bien entendu tout ceci était prévisible. Nous avions alerté et personnellement j’avais conseillé par rapport aux démarches et attitudes qu’il faut avoir vis-à-vis de nos voisins de la CEDEAO avec lesquels nous n’avons absolument rien à gagner à être en mal. Tous les indicateurs étaient dans le sens que des sanctions étaient inévitables. Lorsque les responsables de la transition disent que la durée n’est pas leur préoccupation, c’est dangereux comme communication. La conclusion que les gens tirent de cette approche, c’est de dire quand c’est comme ça, ce n’est plus la peine de dire que vous êtes dans une démocratie ou que vous avez des élections parce que ça voudrait dire qu’on peut prendre le pouvoir, par la force et rester autant qu’on veut et justifier ça par la lourdeur d’un agenda », a-t-il rappelé.
« Ceux qui disent que le rapport du médiateur n’a même pas été examiné et que la CEDEAO devait attendre, je rappelle que le médiateur lui-même était là à New-York. Il n’y a pas quelqu’un qui, aujourd’hui a la crédibilité et la qualification nécessaires pour parler de ce qu’il a évalué en Guinée lors de ses dernières visites. Dès lors que les autorités guinéennes ont accepté sa présence et qu’il a rencontré les différents acteurs partout où il va parler, il sera audible. C’est tous les chefs d’États qui ont pris cette décision là. », a-t-il précisé.
Le président du parti Model soulève plus loin le refus de discuter avec les acteurs représentatifs de la nation, mais aussi des bourdes diplomatiques de la part du gouvernement de transition.
« Je pense qu’il y a eu une accumulation d’erreurs de la part du CNRD. Et la diplomatie qu’on est en train de déployer en l’occurrence le ministre des affaires étrangères, honnêtement, c’est quelqu’un qui n’est pas à sa place, parce qu’il y a eu plus d’éloges que de diplomatie. Tout cela contribue à ne pas donner de la confiance », a-t-il regretté.
Hadja Kadé Barry