15 octobre 1987-15 octobre 2022, il y a 35 ans était assassiné au Burkina Faso, le Capitaine Thomas Isidore Noël Sankara à la suite d’un coup d’Etat. 35 ans après, son image reste à jamais gravée dans la mémoire collective de la jeunesse africaine, pour son panafricanisme, son combat pour le respect de la dignité africaine. Ceux qui parmi la jeunesse le célèbrent aujourd’hui n’étaient pas pour la plupart nés à son assassinat, mais son histoire, son intégrité et son courage dans la défense des peuples opprimés leur sont parvenus.
Thomas Sankara, 1983-1987, soit quatre ans à la tête de l’Etat burkinabè, a été assassiné alors qu’il n’avait que 37 ans. Il incarne aux yeux des Africains et de nombreux observateurs à travers le monde un modèle de courage, de dignité, un héros, un révolutionnaire anticapitaliste et une fierté pour tout un continent.
« Tuez Sankara, des milliers de Sankara naîtront ! », tel est le slogan qui galvanise la jeunesse africaine en mémoire au combat de l’homme pour la liberté et l’émancipation des peuples.
Et des Sankara, le continent en compte de plus en plus. Des leaders de la société civile en passant pas des chefs d’Etat africains contemporains intègres qui se nourrissent de la lutte de l’homme et dont les actes, le combat pour la défense de leur patrie et de ses intérêts font rappeler le Burkinabè. A l’image du Malien, le Colonel Assimi Goïta ou du Guinéen, le Colonel Mamadi Doumbouya, qui a pris ce jour une minute de silence avec son entourage en la mémoire de l’illustre disparu.
En dehors d’être des hommes de tenues, des bérets rouges, Thomas Sankara et Mamadi Doumbouya ont la similitude de se hisser et de crier haut et fort contre la domination économique des puissances étrangères quant aux intérêts de leurs peuples. Thomas Sankara s’est battu contre les puissances qui exploitaient les mines d’or, de cuivre, de manganèse de son pays sans incidences réelles pour les populations, Mamadi Doumbouya a mis le holà pour le respect des accords et conventions miniers – dont la bauxite avec une teneur estimée à plus de 40 milliards de tonnes – afin que leurs retombées profitent à son peuple. Comme son implication contre les géants mondiaux de la bauxite dans l’accord-cadre historique sur le Simandou. Cette particularité d’oser des deux hommes, Sankara et Doumbouya, font qu’ils sont perçus comme des modèles dans la défense des intérêts de leurs pays et partant de l’Afrique.
En quatre ans, le Capitaine Thomas Sankara a fait de l’indépendance et de l’intégrité des autres pays africains un de ses chevaux de bataille. En un an de magistère, le Colonel Mamadi Doumbouya a volé au secours du peuple frère du Mali en envoyant des contingents militaires pour la défense de l’intégrité de ce pays contre les groupes terroristes. Il a également ouvert le port de Conakry pour le trafic des marchandises maliennes frappées par un embargo. Cet instinct de panafricanisme, les deux hommes l’ont en commun. Et comme aime à le dire le Président de la Transition guinéenne « la Guinée répondra toujours présente partout où un peuple africain opprimé aura besoin de son appui ».
« Tuez Sankara, des milliers de Sankara naîtront ! »
Moussa CONDE