L’ouverture du procès du massacre du 28 septembre 2009 est un ouf de soulagement pour la plupart des guinéens, notamment les défenseurs des droits humains.
Mamady Kaba, président de la Ligue pour les Droits et la Démocratie en Afrique, affirme d’ailleurs que cet exploit du gouvernement de transition fait partie de ses plus grands rêves, ces dix dernières années.
« C’est donc un grand soulagement et nous saluons le courage et la volonté politique du Président Mamady Doumbouya et du CNRD. Nous saluons également la nomination de jeunes magistrats pour conduire ce procès hautement sensible, ainsi que l’adoption des lois portant respectivement aide juridictionnelle et protection des victimes et des témoins, indispensables à un procès digne du nom », s’est-il réjoui.
L’ancien président de l’institution nationale indépendante des droits humains exhorte tout de même, les autorités de la transition à œuvrer davantage à la réussite du procès, en garantissant l’indépendance et l’efficacité du système judiciaire guinéen.
Parmi ses attentes, figure la répartition proportionnelle aux dommages subis par les victimes.
« Que tous les citoyens présents ou non en Guinée coopèrent avec la justice pour favoriser la manifestation de la vérité ;
Que tous les acteurs de la vie nationale, c’est-à-dire les autorités de la transition, les partis politiques, les organisations nationales et internationales de la société civile, les pays amis et tout autre groupe de pression s’abstiennent absolument d’exercer toute forme de pression, d’ingérence ou d’interférence de nature à entraver l’indépendance de la justice afin qu’aucun coupable ne puisse échapper aux rigueurs de la loi et qu’aucun innocent ne soit injustement condamné ;
Qu’aucun guinéen, quel que soit son rang, ne se sente désormais à l’abri de la justice, notamment en matière de criminalité sanglante afin que l’état de droit se renforce davantage ;
Que le système guinéen de justice sorte plus accessible et plus crédible aux yeux des justiciables afin de l’inscrire dans une dynamique d’amélioration continue susceptible d’être érigée en rempart contre la vindicte populaire, y compris après ce procès ;
Que ce procès soit d’une contribution certaine au processus de réconciliation nationale et de cohésion sociale », a-t-il plaidé.
Il invite également la communauté internationale à accroître ses efforts pour garantir la réussite non seulement du procès, mais aussi de la transition guinéenne, en vue d’assurer la sécurité et la stabilité des institutions démocratiques à venir.
Hadja Kadé Barry