Mamadouba Soumah Tessema. Ce nom me rappelle les beaux souvenirs de mon amour pour le micro. Depuis mon village natal Timbo où j’avais toujours un poste récepteur collé aux oreilles en train de suivre le journal parlé de 19h 45 de la Radio nationale, je m’étais accoutumé à cette phrase à la fin de chaque édition: “ À la réalisation, Mamadouba Soumah Tessema”.
Vous étiez un ouvrier complet, un architecte parfait et un professionnel irréprochable. Je n’ai pas eu la chance d’être à votre école. Mais tous ceux qui vous ont côtoyé ont des témoignages concordants. La première fois que je vous ai vu, c’était en 2018. Étudiant à l’époque à l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication ( ISIC) de Kountia, nous avons été envoyés à la RTG pour une immersion sous le leadership de monsieur Amara Camara, rédacteur en chef d’alors. Ce jour-là, vous étiez tranquillement et bonnement assis à votre place en train de veillez aux aguets le journal, comme vous avez toujours fait montre.
Quand on me dit que : “C’est lui Mamadouba Soumah Tessema, le réalisateur dont vous entendez souvent parlé”. J’ai lu sur votre visage, la hardiesse, l’amour du travail et l’abnégation totale. L’image que je m’étais fait de vous était réelle. Depuis tout ce temps, je vous ai plus revu vaillant soldat. Vous avez toujours assuré.
Depuis des décennies, vous avez été habile, humble et surtout fidèle à votre poste. Votre disparition laisse un trou très profond dans le monde médiatique guinéen. Vous n’avez jamais demandé ce que votre pays peut faire pour vous. Mais, plutôt ce que vous devez faire pour votre pays. La mort est cruelle. Mais, on y peut rien. C’est la loi de la nature. Vous êtes parti monsieur Tessema l’arme à la main. Vous êtes tombé sur le champ de bataille. Vous avez raccroché le micro. Mais, lui ne vous a pas raccroché. Car, on l’utilisera toujours pour conter vos bienfaits pour cette nation. La Guinée a besoin de milliers de Mamadouba Soumah Tessema. Nous vous promettons que nous marcherons toujours sur vos pas. L’héritage est lourd. Mais, nous allons en prendre soin.
À travers ce scribe, j’ai tenu à vous faire mes adieux soldat ! La terre de la Guinée que vous avez tant chéri et servi vous sera sans doute légère ! Amen !
Babanou Timbo Camara, Journaliste