La ministre de l’enseignement supérieur de la recherche scientifique et de l’innovation, a présidé ce mercredi 16 novembre 2022 l’atelier de validation des textes réglementaires sur le statut de l’étudiant entrepreneur et le stage/alternance en République de Guinée.
Financé par l’Agence Universitaire Francophone (AUF), ce projet de création d’emploi pour les jeunes étudiants vise à faciliter leur insertion professionnelle et l’accès rapide à l’emploi et à la création d’entreprises innovantes.
Les directeurs généraux, les Recteurs, des directeurs des IES, IRS, CDI étaient présents à cette activité.
La directrice de l’innovation, dans son allocution précise que la mise en place d’un statut Etudiant-Entrepreneur constitue une priorité.
« Cela découle d’un constat amère lié à des faibles taux d’insertion socio-professionnelle et d’employabilité de nos jeunes diplômés, augmentant ainsi la courbe de chômage et contribuant à la précarité de la couche juvénile avec des conséquences sur la croissance économique et le développement de notre pays. En Guinée, 70 % de la population est âgée de moins de 35 ans et on estime que plus de 60 % de nos jeunes diplômés guinéens sont au chômage. Cela pourrait s’expliquer par plusieurs causes : l’inadéquation entre les compétences des jeunes et les attentes des employeurs d’une part et d’autre part par l’absence de mécanismes et dispositifs nouveaux dans les curricula de formation les préparant au monde de l’emploi et à la vie professionnelle. La mise en œuvre de ces projets permettra de pallier à cette problématique avec les objectifs suivants :
- Former les étudiants à l’entreprenariat parallèlement à leur cursus universitaire favorisant la création d’entreprises et la promotion de l’emploi ;
- Favoriser l’insertion socio-professionnelle de nos jeunes diplômés en réglementant le stage et l’alternance en Guinée avec l’implication de tous les acteurs et parties prenantes ;
- Institutionnaliser le statut Etudiant-Entrepreneur et les Stages et Alternance dans notre pays.
Nous allons soumettre durant cet atelier, le fruit de ce travail collaboratif mené à la fois en interne et avec les homologues de la sous-région pour amendement et validation. Ainsi, cet atelier aura pour objectifs de : Procéder à une présentation et à un examen des statut, et chartes et formuler des recommandations et suggestions pour améliorer la version initiale ;Obtenir à travers la validation de ces chartes, un consensus autour du document de règlementation du statut de l’étudiant-entrepreneur et de la politique des stages et alternances, document qui sera ensuite soumis aux autorités pour promulgation. Il vous serait aisé de comprendre ainsi, que la mise en œuvre de ces projets à travers l’institutionnalisation de ces chartes, permettra à notre pays d’entrer dans une nouvelle ère qui va contribuer à faciliter l’employabilité de nos jeunes et leur rendement inestimable dans le processus de développement enclenché par les nouvelles autorités qui en font une priorité. D’ailleurs, la présence également de nos chers étudiants à cet événement n’est pas fortuite, ces projets sont avant tout les vôtres et je vous exhorte à vous en approprier au maximum afin de relever ensemble ces défis de notre pays », a lancé Aminata Deen Keïta.
C’est une des premières missions qui a été assignée à la ministre de l’enseignement supérieur, favoriser l’entrepreneuriat, la formation et l’insertion professionnelle des étudiants.
La ministre de l’enseignement supérieur rassure que la Guinée sera dotée d’un statut national d’étudiant entrepreneur, d’une politique encadrant les stages et les alternances au niveau des entreprises.
« Dans ce projet de mise en œuvre du Statut Etudiant-Entrepreneur, réside une promesse: celle de booster l’employabilité de nos étudiants et de nos jeunes diplômés. Une promesse d’un avenir synonyme de progrès économique et social pour notre pays. La création d’entreprise innovante, la valorisation de la créativité et de l’inventivité de nos étudiants ne peuvent pas emprunter un chemin solitaire. Mais, elles doivent être portées, encouragées et accompagnées par nous tous. Chacun en ce qui lui concerne. Les ateliers de réflexion sur les innovations, organisés au mois de juillet dernier. Ainsi que celui qui nous réunit aujourd’hui, sont la preuve d’une mobilisation collective de tous les acteurs de l’enseignement supérieur en faveur de l’employabilité des étudiant et je tiens encore une fois à remercier tous ceux et toutes celles qui concourent à la réussite de ces projets. Nos institutions d’enseignement supérieur doivent être les acteurs centraux des différentes politiques de l’employabilité sur leur territoire : les pôles de valorisation de l’innovation et de l’entrepreneuriat, qui vont être dans l’organigramme des universités est la cheville ouvrière du dispositif. Localement, il est le garant de la bonne mise en œuvre et de la réussite du programme. Pour le statut de l’Etudiant-Entrepreneur, notre système d’enseignement devra désormais faire de la place à l’expérimentation des idées nouvelles de création d’entreprises, des innovations de services, des innovations des procédés et des produits. L’apprentissage par l’action, dans la progression par « essaie-erreur-rectification », et ne doit pas considérer l’échec comme un point final, mais une étape vers la réussite. Cette démarche, il est important de le rappeler, est celle des anglo-saxons qui en ont fait un système d’excellence auquel nous devrions nous inspirer », s’est exprimée la ministre Dre Diaka Sidibé.
Le représentant du directeur de l’Agence Universitaire Francophone (AUF) qui est un des partenaires clef de ce projet, explique comment la Guinée s’est démarquée jusqu’à bénéficier de ce projet de création d’emploi pour les jeunes étudiants.
« Les résultats issus de la consultation mondiale lancée en 2020 l’agence universitaire de la francophonie pour connaitre les aspirations des universités et des étudiants ont été très révélateurs. A travers cette consultation, les étudiants de la république de Guinée, à l’instar des autres pays, ont exprimé leurs attentes parmi lesquels figurent en première place les préoccupations liées au stage, à l’insertion socioprofessionnel et l’entrepreneuriat. En réponse, l’AUF a lancé la création de 70 centres d’employabilités francophones dans 59 pays dont celui à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry qui est déjà fonctionnel. Elle a également planifié en harmonie avec les orientations stratégiques du ministère de tutelle dans plusieurs pays en Afrique subsaharienne des actions concrètes d’accompagnement de ces structures en Afrique du Nord (…). Il s’agit du programme apprendre, entreprendre en Afrique en faveur du développement de la culture entrepreneuriale au sein des universités de ces pays ainsi que le statut de l’étudiant entrepreneur. L’appel à la manifestation d’intérêt a été lancé en 2021, je précise à l’époque Mme la ministre n’avait été promu à cette fonction. Huit (8) pays avaient alors exprimé un intérêt au projet avec pour objectif favoriser la culture entrepreneuriale au sein des établissements d’enseignement supérieurs dans les 8 pays subsahariens et caraïbes pour la mise en place de statut national d’étudiant entrepreneur et de bonne utilisation de la culture au sein des centres d’employabilité francophone de l’AEF. Permettez-moi de remercier Mme la ministre au nom de la directrice régionale Afrique de l’Ouest de l’AUF pour sa détermination et sa réussite à rejoindre les 8 premiers pays qui mettent en œuvre les projets depuis déjà quelques mois. Grâce à l’engagement de la ministre, la Guinée marque sa présence sur la scène internationale francophone », a fait remarquer Mamadou Bobo Diallo.
Des statuts à savoir la charte, la politique d’alternance et la politique de stage seront soumis au gouvernement pour la mise en œuvre.
Aïssata Barry