En conclave ce mardi 22 novembre 2022 à Yimbaya dans la commune de Matoto, les membres du Forum pour une transition apaisée (FTA) ont déploré la demande formulée par des politiciens guinéens concernant l’abandon des poursuites contre les leaders qui sont en conflit avec la loi.
D’après les membres de cette coalition politique, cette idée démontre ce que sera le pouvoir judiciaire si ceux qui ont émis ce souhait accédait au trône.
“Le FTA invite les autorités à respecter le principe de la séparation des pouvoirs, et comme cela a été promis aux guinéens, lors de la prise du pouvoir, le FTA demande que la justice reste une boussole pour tous. Le FTA invite également les autorités à garantir la jouissance des libertés tant qu’elles ne portent pas atteinte à l’ordre public. Le FTA constate avec un profond regret que certains partis politiques, à la conquête du pouvoir, posent comme conditions l’abandon des poursuites contre ceux qui sont en conflit avec la loi. Cette manœuvre dilatoire démontre ce que sera la justice s’il arrive que ces personnes accèdent au pouvoir. Cette manœuvre rappelle les compromissions politiques d’un passé récent qui ont inféodé la justice. Un paradoxe les caractérise : d’un côté ces partis dénoncent quotidiennement l’interférence de l’exécutif dans le judiciaire, de l’autre et contre tous, ils encouragent ce fait”, fulmine le FTA dans une déclaration lue devant la presse par Dame Fatoumata Sano.
Le FTA ne se limite là, il ajoute que les partis politiques concernés par cette mesure ne peuvent pas se passer des présidents de leurs formations politiques.
“Le FTA remarque que ces partis politiques qui prétendent posséder l’électorat guinéen aujourd’hui et demain, sont dans l’incapacité de se passer de leurs gourous. Une autre attitude qui démontre que la démocratie en leur sein a cédé la place au culte de la personnalité et au providentialisme de l’homme. Ceci prouve que l’existence de ces partis politiques est étroitement liée à l’existence de leurs présidents. Ce qui est contraire aux lois de la nature car, aucune existence humaine n’est éternelle. Les partis politiques, en tant qu’institutions, doivent survivre aux hommes qui les ont créées”, dira dame Fatoumata Sano.
Al Hassan Djigué