Réduites à la mendicité, les personnes en situation d’handicap sont stigmatisées, marginalisées et ignorées en Guinée. Conséquences, elles ont du mal à s’affranchir de la dépendance improductive. C’est justement pour inverser cette tendance qu’une session de renforcement de capacités a été initiée, samedi 06 mai, à Conakry et à Kindia en faveur des organisations impliquées dans la cause des personnes handicapées en Guinée.
A l’initiative de l’Organisation de Secours aux Handicapés de Guinée (OSCH-Guinée), la dynamique s’inscrit dans le cadre du projet Service de Santé Sexuelle et Reproductive Inclusive pour les Femmes Handicapées (3SRI-FH) financé dans le cadre de féministe action par équipop (équilibre et population) grâce à un appui financier de l’agence française de développement (AFD).
La présente formation vise à dynamiser les organisations de protection des personnes handicapées en vue de les rendre capables de faire des rapports des plaidoyers qu’elles pourront présenter aux bailleurs afin qu’elles soient accompagnées et financées dans leurs projets respectifs.
Quatre jours durant, les 30 participants de Conakry vont bénéficier de plusieurs modules de formation notamment en leadership managérial; en bonne gouvernance; en techniques de plaidoyer ; Comment devenir un bon leader et quelles sont les caractéristiques d’un bon leader?
Lors du lancement de la session, le coordinateur du projet a rappelé que les plupart des personnes handicapées constituées en associations et ONG sont en manque de compétences leur permettant de mener à bien leurs activités. D’où le bienfondé de cette initiative.
« Nous espérons que ce renforcement de capacités permettra d’améliorer leur approche et leur vision. A leur retour, ils vont continuer à former d’autres qui n’ont pas eu la chance de bénéficier de la formation. Ensuite ils vont améliorer leurs interventions auprès des partenaires financiers », a déclaré Abdoulaye Gadhiry Barry.
De son côté, le directeur exécutif de OSH-GUINÉE, a précisé que dans leur démarche, ils tiennent en compte des exigences programmatiques du projet à l’effet de donner des prémices et des éléments basiques qui permettent à ces organisations d’être dynamiques et de s’approprier des éléments clés de mobilisation des ressources de gestion de leur organisation, mais aussi des conduites d’action des plaidoyers qu’elles peuvent mener auprès de l’État et des institutions pour renforcer les mécanismes de prise en compte des personnes handicapées dans les politiques et programmes publics de développement.
En se focalisant sur la nécessité de renforcement de capacités des participants, N’faly Camara, consultant indépendant en matière de formation a apprécié la pertinence des thématiques. D’après lui, cette frange importante de la population a besoin de formation.
« Ils ont de bonnes réflexions, ils peuvent réaliser de bons projets, il leur suffit un renforcement de capacités de qualité », a-t-il martelé.
Le formateur a sollicité des initiateurs la pérennisation d’une telle initiative à l’endroit de cette couche vulnérable.
Au nom des participants, Kadiatou Touré, a indiqué qu’à l’issue de cette formation ils deviendront de bons leaders capables d’assurer une bonne gouvernance à travers le montage de projet et la formulation des plaidoyers. Par ailleurs directrice générale de l’ONG »les enfants aussi », elle a demandé aux autorités de venir en aide aux personnes vulnérables.
« Tu ne peux pas connaître la capacité de quelqu’un sans l’approcher », a-t-elle conclu.
Alhassane Fofana