Le parquet spécial près la CRIEF n’a pas été en mesure d’exécuter, ce jeudi 04 mai le mandat d’amener décerné contre l’ancien président de l’Assemblée nationale Amadou Damaro Camara par le président de la chambre de jugement de la CRIEF Kova Zoumanigui.
A la reprise de l’audience cet après-midi, le procureur spécial Aly Touré a déclaré que l’inexécution du mandat n’est nullement dû à un manque de volonté de la part de son parquet. Il dit avoir été plutôt confronté à l’avis des médecins traitants du prévenu alité à l’hôpital de l’amitié Sino-guinéenne depuis plus d’un mois.
Aux dires du procureur spécial, les gardes pénitentiaires s’étaient effectivement rendu à l’hôpital Sino-guinéen, ce jeudi, où ils ont exhibé le présent mandat. Sur place, les médecins leur ont laissé libres cours à l’effet d’extraire M. Amadou Damaro Camara et le mettre dans le pick-up pour l’envoyer devant CRIEF. Sauf que le médecin traitant a attiré leur attention sur l’état pathologique de M. Damaro, en leur donnant ses paramètres vitaux.
« Quand les gardes pénitentiaires m’ont remonté l’information, c’est alors que le médecin m’a tenu ce langage. Il m’a dit le patient a une glycémie actuelle de deux grammes. Je lui ai dit la normale c’est combien, il m’a dit c’est aux alentours de 1,1; 1,2 grammes. Il dit que la tension est très élevée et elle serait à 15-9. Alors que la normale avoisinerait les 12-8. Il a ajouté également que la saturation en oxygène était de 86, alors que dans les conditions normales la saturation en oxygène pour un patient normal devait être au-dessus de 95%. Il dit, voyant tous ces paramètres, lorsqu’il y a des conséquences on ne pourra en être responsables. C’est alors que j’ai dit aux gardes, ramenez-le dans son lit et repliez », a-t-il expliqué.
Il dit avoir toutefois tenu à demander au médecin traitant qu’est-ce qu’il fallait pour le patient afin qu’il soit apte à comparaître : « il m’a dit, il faut un repos d’au moins une semaine. Je vous garantis que dans 10 jours, il pourra être disponible. C’est pourquoi, nous suggérons de nous donner l’opportunité d’exécuter votre décision, en vous demandant de nous donner un délai raisonnable pour que celui qui fait l’objet de ce mandat soit apte à être conduit devant vous », a-t-il sollicité.
Droit dans ses bottes, le juge Francis Kova Zoumanigui a déclaré que le mandat reste et demeure maintenu.
« La cour est très sereine, nous contribuons à la manifestation de la vérité, personne n’est coupable désignée (…). Le mandat est maintenu ».
En dépit de sa décision, le président de ladite chambre signale que la démarche doit être humanisée.
« Il faut tenir compte de son état et l’État est invité à prendre ses responsabilités pour soigner et veiller à l’état de santé du prévenu afin qu’il comparaisse (…) M. le procureur, le mandat est maintenu, nous continuons les débats jusqu’à ce qu’il comparaisse et il comparaîtra », a-t-il lâché.
A suivre…
Alhassane Fofana