En Guinée, le besoin sans cesse croissant en électricité est de mise. Dans son ambition de fournir de l’électricité en abondance et en qualité à toute la population guinéenne, le ministère de l’énergie, de l’hydraulique et des hydrocarbures a lancé les états généraux du secteur de l’énergie, exclusivement consacrés au sous-secteur de l’électricité, ce mercredi 07 Juin, à Conakry.
C’est le ministre d’État, ministre de la sécurité et de la protection civile qui a présidé la cérémonie de lancement, en présence des membres du gouvernement et des partenaires techniques et financiers.
Les trois (3) journées de réflexion et d’interaction à travers des tables rondes et panels, ont pour objectifs de faire le diagnostic institutionnel et juridique du secteur de l’énergie ; ldentifier les causes des contre-performances du secteur sur le plan économique, opérationnel et capital humain ; Élaborer une vision partagée par I’ensemble des acteurs du secteur de l’énergie ainsi qu’une feuille de route consensuelle pour l’élaboration et la mise en place d’un plan d’actions stratégique ; Fixer les prochaines échéances pour mieux concevoir, mettre en œuvre, suivre et évaluer les étapes devant mener à l’opérationnalisation du plan d’actions stratégique. Elles aboutiront à fixer des nouvelles orientations stratégiques du secteur de l’énergie, qui seront soutenus par le gouvernement et le CNRD.
Dans son allocution, le ministre de l’énergie, de l’hydraulique et des hydrocarbures a rappelé qu’en dépit des nombreux investissements, ces dix (10) dernières années, en infrastructures de production, de transport et de distribution, l’État continue de subir une forte pression financière due à la nécessité de subventionner massivement les factures d’électricité des producteurs indépendants. Le montant inscrit au titre de la subvention pour l’exercice 2023 se chiffre à plus de 3 mille 200 milliards GNF.
Le secteur de l’énergie connait aussi des difficultés majeures sur le plan technique, commercial et institutionnel. Parmi lesquelles figurent : une mauvaise qualité de service s’expliquant par des coupures intempestives; un taux d’accès à l’électricité de 46% inférieur à la moyenne sous-régionale; Un niveau élevé des pertes (techniques et commerciales) induisant un rendement global faible par rapport à la sous-région ; Un réseau de transport peu dense avec notamment I’insuffisance de lignes d’évacuation d’énergie des centres de production vers les zones de consommation….
« Au regard de ces constats majeurs relevés et de l’ambition du gouvernement d’améliorer considérablement le taux d’accès à l’électricité dans le pays et la qualité du service tout en assurant sa durabilité, il est apparu pertinent et nécessaire pour le gouvernement à travers le Ministère de de l’Énergie, de I’Hydraulique et des Hydrocarbures d’organiser les présents Etats Généraux de l’énergie au cours desquels des réflexions approfondies et des échanges francs auront lieu autour des thématiques ci-après: État des lieux; Production, transport. distribution et commercialisation d’énergie électrique, Électrification rurale ; Les enjeux Économiques et financiers du secteur et impact sur les finances publiques », a expliqué Aly Seydouba Soumah.
Enfin, il a indiqué que l’organisation de ces états généraux qui réunissent plusieurs participants issus des structures étatiques, permettront d’adopter une stratégie commune de mise en place d’un cadre juridique, institutionnel et règlementaire à la hauteur des enjeux du secteur et des structures de gestion appropriées, afin de régler de manière conséquente et durable la question de l’accès à une énergie propre, fiable et à moindre coût en République de Guinée.
Présidant la cérémonie de lancement, le ministre d’État Bachir Diallo, a transmis l’engagement du président de la transition pour le redressement du secteur de l’énergie de la Guinée, un secteur très stratégique pour le développement du pays.
Pour le ministre de la sécurité et de la protection civile, l’un des principaux obstacles au développement de la Guinée est la problématique de l’énergie électrique, de la production en passant par le transport, la distribution, la commercialisation jusqu’à la consommation.
« L’accès à l’électricité en Guinée est toujours inégal. Il existe une véritable disparité entre les zones urbaines et rurales où vit plus de 60% de nos populations. Trop de guinéens utilisent encore le bois et du charbon pour leur besoin, avec des conséquences dévastatrices sur l’environnement et la santé publique », a-t-il déclaré.
D’après lui, le potentiel hydroélectrique est estimé à plus de 6000 mégawatts, faisant de la Guinée, la plus importante de la sous-région. A cet égard, le pays a besoin de politique solide et stable qui investissent et encouragent l’investissement dans l’énergie.
« Nous pouvons faire de la Guinée un exemple dans le domaine de l’énergie (…). L’avenir énergétique de la Guinée est entre nos mains. Il est temps de prendre notre destin en main, de transformer notre potentiel en réalité et nos rêves en réalisations. Au regard de toutes ces réalités, la tenue de ces états généraux est donc salutaire. Il ne s’agit pas seulement d’identifier les défis, il faut les résoudre », a martelé le général à la retraite, dans son discours de lancement.
Alhassane Fofana