Mansour Bah, qui est décédé en détention dans des conditions non élucidées, a été inhumé, ce mardi 13 juin, dans son village natal à Kamako, dans la sous-préfecture de Kolaboui (Boké), en présence du ministre de la justice et des droits de l’homme.
La cérémonie a connu une mobilisation des autorités administratives de la région Boké, ainsi que celles religieuses et morales, toutes venues compatir à la douleur de la famille endeuillées.
Affecté par cette tragique disparition, Alphonse Charles Wright n’a pu retenir ses larmes face à la dépouille. C’est pourquoi à l’entame de son propos, devant les membres de la famille, il a rappelé aux uns et aux autres que tous les citoyens sont égaux en droit et en devoir en Guinée. « Toutes les âmes se valent et doivent être considérées comme tel. Cette situation relative à ce décès a écœuré le garde des Sceaux que je suis ».
En dépit du fait que le procureur d’instance, le juge d’instruction en charge du dossier ainsi que le régisseur de la maison d’arrêt aient été suspendus, à la suite de ce décès, le garde des Sceaux assure qu’il usera de tous les moyens légaux pour continuer à faire respecter les règles qui gouvernent la détention en Guinée.
Droit dans ses bottes, l’ancien procureur général de la Cour d’Appel de Conakry, assure que tous ceux qui sont impliqués dans cette affaire répondront de leurs actes. Tout en déplorant plus loin l’inconduite du procureur d’instance qui aurait rançonné la mère du défunt à l’effet d’obtenir sa mise en liberté, il dit haut et fort qu’en plus de la suspension, des poursuites judiciaires seront engagées contre celui-ci.
« J’ai été très clair, que ça soit les magistrats ou les gardes pénitentiaires, ou les agents de l’État nous sommes tous soumis aux règles d’éthique et de déontologie. Je ne peux pas accepter que l’on harcèle la maman de Mansour qui souffre déjà de la perte de son enfant au paiement d’un montant. Ce n’est pas possible, ce magistrat sera poursuivi. Je suis formel là-dessus. Je ne me limiterai pas à la suspension, le conseil supérieur va être saisi, ils examineront, si sa responsabilité professionnelle est établie, on engagera des procédures judiciaires contre sa personne », a-t-il lâché.
Enfin, au nom du gouvernement, il s’est engagé à accompagner la famille du défunt Mansour Bah.
A noter que Mansour Bah âgé de 47 a tiré sa révérence le 03 juin dernier à la maison d’arrêt de Boké. Il laisse derrière lui une veuve et quatre enfants.
Alhassane Fofana