Ce mardi 4 juillet 2023 dans un réceptif hôtelier de Conakry, le ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine et des guinéens établis à l’étranger a lancé l’atelier d’élaboration du Plan National d’action (PNA) et la préparation du lancement du Rapport d’évaluation ciblée de la République de Guinée sur les Changements anticonstitutionnels de Gouvernement (CAG), sur initiative du Mécanisme Africain d’évaluation par ses pairs (MAEP).
Le MAEP est un organe d’évaluation établi par les chefs d’État africains, chargé des questions de bonne gouvernance sur le continent. Il permet aux chefs d’Etat africains de s’évaluer entre eux.
Durant les jours de rencontres que va prendre l’atelier lancé ce jour, les experts échangeront autour, notamment du plan national d’action.
« Au cours de l’année 2022, nous avons effectué deux missions en Guinée. La première pour sensibiliser les autorités pour l’adhésion de la Guinée au mécanisme et une autre mission ciblée, à la demande du chef de l’Etat. (…). Le rapport sur la gouvernance en Afrique 2023 dont le rapport de la Guinée est partie intégrante, a été adopté en février 2023 par les chefs d’Etat. Tout naturellement et conformément aux textes fondamentaux du MAEP, la prochaine étape, c’est le lancement dudit rapport afin de le rendre non seulement public mais aussi d’en assurer la dissémination. (…). Je voudrais réitérer la disponibilité du mécanisme, à soutenir la Guinée dans sa marche résolue vers le développement. (…). Le MAEP, c’est la voix des sans voix. Le rapport dressé est l’émanation du peuple de Guinée et non du secrétariat du MAEP. (…). Nous sommes ici pour discuter du plan national d’action », a expliqué Valery Yao Yao, coordinateur MAEP de la Guinée.
S’adressant à ces experts, le ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine et des guinéens établis à l’étranger, Dr Morissanda Kouyaté a invité ceux-ci à analyser les changements anticonstitutionnels au cas par cas.
« Puisque nous sommes au niveau africain, je voudrais vous demander de faire un travail approfondi sur le choix des mots, la sémantique politique est importante. Votre atelier parle de l’analyse des changements anticonstitutionnels en Afrique. Je pense que quand on regarde profondément ce qui se passe en Afrique, quand on analyse pourquoi il y a des changements en Afrique ou pour ce qui concerne la Guinée, la sémantique de l’union africaine devrait évoluer. Parce que le changement qu’il y a eu en Guinée, n’était pas un changement anticonstitutionnel, entendons bien. C’était un changement parce qu’il y a eu quelque chose d’anticonstitutionnel. Si vous tenez un atelier pour parler de changements anticonstitutionnels, alors la Guinée n’est pas le bon pays (…). Je proposerai à l’union africaine qu’on parle plutôt de changements non constitutionnels. (…). Je vous demanderai un exercice très simple pendant cet atelier. Puisque vous avez fait le tour de la Guinée, vous avez posé des questions aux populations, c’est à vous d’éclairer les chefs d’Etat africains. C’est à vous de leur dire ce que les populations vous ont dit par rapport au changement qu’il y a eu en Guinée (…). Cette volonté du chef de l’Etat d’ouvrir les portes de la Guinée à l’union africaine et à son instrument le MAEP, est une volonté sincère (…). Je crois qu’en adhérant au MAEP, la Guinée sera encore plus concrète », a-t-il lancé.
Par ailleurs, Dr Morissanda a invité les experts à travailler, à discuter sans tabou et d’aller en profondeur car, selon lui, l’Afrique ne peut pas se permettre « de faire du copier-coller ».
MohamedNana Bangoura