Aboubacar, 19 ans, prépare cette année son baccalauréat option Sciences et Mathématiques au lycée Donka de Conakry. C’est un jeune homme curieux et avide de connaissance, il aime écouter la radio, surtout les émissions éducatives qui parlent de sciences et de culture générale. Avant, n’ayant pas de radio chez lui, il parcourait son quartier pour aller écouter ses émissions favorites. « Pour m’informer et apprendre de nouvelles choses, avant j’allais écouter la radio à la coopérative ».
Maintenant, Aboubacar a une radio solaire, il peut désormais écouter ses émissions préférées au sein du foyer familial. « Tous les jours après l’école, j’écoute les émissions que j’aime à la radio et si je suis à l’école pendant leurs diffusions, je peux écouter les rediffusions. Notre radio solaire ne sert pas seulement à notre famille, car je la place sous notre véranda pour écouter les émissions avec les voisins. »
En 2022, sur 93 000 candidats inscrits au baccalauréat, seulement 9,3 % ont réussi l’examen. Aboubacar est conscient du défi à relever pour obtenir son diplôme et se prépare avec assiduité, il ne veut pas échouer. « En plus de l’école et des émissions éducatives diffusées à la radio, j’ai demandé à mon père de m’inscrire aux cours de révision organisés dans mon école. Je participe aux cours de mathématiques, physique et chimie qui sont les matières de base de mon futur examen et je me suis mis à rêver de décrocher le baccalauréat avec une bonne mention ! ».
Il aime aussi suivre les interviews politiques. Il se souvient d’une prise de parole qui l’a particulièrement marqué : « Un jour, j’ai écouté le ministre de l’Enseignement Pré-universitaire annoncer que des caméras de surveillance seront installées dans les salles d’examen pour surveiller les élèves et les enseignants. » Aboubacar déplore que certains élèves aient pu tricher pendant les épreuves scolaires et que certains enseignants aient accordé de bonnes notes à des élèves ne s’étant pas présentés aux examens les années passées.
Aboubacar souhaite aller à l’université pour étudier les sciences physiques et contribuer au développement de son pays et de l’humanité : « Je vais étudier la physique pour devenir un grand physicien à l’image d’Isaac Newtown. »
En Guinée, 57 % des femmes et 41 % des hommes ne sont pas régulièrement exposés aux médias. Pourtant, 72 radios privées et 34 radios rurales sont recensées dans le pays1. Faute de moyens financiers pour investir dans l’achat d’un poste radiophonique et dans des batteries, de nombreuses familles guinéennes ne peuvent pas bénéficier des opportunités qu’offrent la radio et n’ont ainsi pas accès à certaines informations.
L’UNICEF, avec le soutien de la Banque Mondiale et d’USAID, a distribué 10 000 radios solaires aux familles guinéennes qui en ont le plus besoin pour qu’elles puissent avoir accès aux informations vitales, notamment lors des périodes d’épidémies. L’UNICEF appuie également la production et la diffusion d’émissions de sensibilisation. En 2022, 4,1 millions de personnes ont été informées sur les pratiques familiales essentielles grâce à 488 émissions radiophoniques via 35 radios rurales et communautaires.