Dans une interview exclusive accordée à la rédaction de Mosaiqueguinee.com, le président du comité provisoire de gestion de la LGFP est revenu sur la polémique liée au trophée fait à base de bois d’ébène de la coupe de la ligue guinéenne de football professionnel. Lucien Beindou Guilao assume avoir fait avec les membres du comité qu’il dirige le choix » entre mettre un trophée en bois d’ébène fait par un ébéniste guinéen ou aller acheter un trophée en Europe ». »On a préféré l’option locale et ça va progresser », fait-il savoir. Dans cet entretien, l’ancien sociétaire du syli senior évoque la reprise prochaine du championnat en octobre si tout va bien, les changements prévus mais aussi la prestation des U23 à la CAN de leur catégorie.
Interview !
Mosaiqueguinee.com : La première édition de la coupe de la Ligue organisée par la Ligue Guinéenne de Football Professionnel (LGFP) vient de s’achever. Quel bilan faites-vous ?
Lucien Beindou Guilao : Nous ne retenons que du positif. C’est une nouvelle compétition, nous sommes une équipe plus ou moins expérimentée. Nous sommes satisfaits. Au départ, nous avions des objectifs. Le premier était celui de permettre aux joueurs de jouer plus de match, c’est-à-dire, les utiliser au maximum de leur possibilité afin de les permettre d’être un peu plus compétitif. Avant cette compétition, le joueur le plus utilisé jouait 26 matchs. Le deuxième objectif était financier. Nous voulions que cette compétition permette de mettre du beurre sur les épinards des clubs. Parce que, chaque club participante a reçu une subvention pour la participation et, progressivement, à partir des quarts, chaque club recevait des primes. Le vainqueur a obtenu une enveloppe de 145.000.000 GNF pour 5 matchs joués. Ce n’est pas mal comme ratio, le finaliste a 75.000.000 GNF plus 45, ça ne fait pas mal de gain pour cinq matchs. Ils ont eu de l’argent, ils ont fait jouer leurs équipes. L’essentiel est là, ça s’est bien passé et tout le monde s’est amusé. En finale, on a fait entrée gratuite, afin de permettre que le public guinéen s’habitue à ce genre de compétition. De demi-finale en finale, on a fait entrée gratuite. Cela a permis une finale relevée, une bonne fête.
Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
Ce qui n’a pas marché ? C’était toujours les aspects sécuritaires. Vous avez vu hier, pour pouvoir mettre le podium pour pouvoir remettre les prix, on a eu du mal. Mais bon, comme c’est la première édition, prochainement, nous allons un peu plus progresser. En plus de cela, je pense qu’il n’y a pas grand-chose. Nous souhaitons, pour la saison prochaine, une coupe de plus en plus relevée avec une cagnotte un peu plus grande. Mais on verra avec le sponsor et voir si on a un autre. Celui de cette année s’est mobilisée du début jusqu’à la fin, tout s’est déroulé comme sur un papier de musique.
Il y a une polémique qui enfle la toile guinéenne, celle portant sur le trophée qui est fait à base de bois d’ébène. Que répondez-vous ?
L’essentiel n’est pas la nature du trophée, mais plutôt le contenu. On peut avoir un trophée doré et ne pas avoir une enveloppe de 100.000.000 GNF ou un trophée doré et ne pas avoir de subvention pour les clubs. Pour nous, l’essentiel est ailleurs. Ce qu’on a voulu faire, on avait le choix entre mettre un trophée en bois d’ébène fait par un ébéniste guinéen ou aller acheter un trophée en Europe. On a préféré l’option locale et ça va progresser. L’année prochaine, ce trophée qui va garder sa forme actuelle va évoluer dans sa qualité. On est qu’à la première édition et progressivement, on va mobiliser de plus en plus d’argent et de sponsors. Il ne faut pas s’attarder sur ce trophée. C’est le contenu de la compétition qui fait la beauté d’un trophée. Je parie qu’avec le même trophée l’année prochaine, avec 500.000.000 sera le plus beau trophée du monde. Déjà c’est un trophée en bois d’ébène, il vaut 100.000.000. Il ne faut pas oublier que cela de par le passé, il avait des champions alors qu’il n’y a jamais eu un seul fonds. Pour une fois qu’il y a une coupe et un vainqueur a eu de l’argent pendant presque toute la compétition, c’est cela l’essentiel. L’essentiel, n’est pas dans le trophée et je pense qu’on doit continuer dans la même lancée pour qu’on améliore la structure mais ça va être fait par les artisans guinéens.
Quels sont les changements prévus pour l’année prochaine ?
Ce qui va changer ? On va peut-être augmenter le nombre de matchs si on a plus d’argent et augmenter aussi la cagnotte. Passer par exemple de 100 à 200.000.000 GNF. On fait ce genre de compétition pour qu’à la fin, les clubs puissent avoir de l’argent. C’est surtout pour les clubs. Ceux ne sont pas allés au bout de la compétition ont eu de l’argent, ceux qui sont allés ont eu beaucoup plus. Tout le monde a eu 15 000 000 pour participer. Après, c’est le mérite. Les quarts de finale, tu as 10.000.000, les demies, tu as 10 autres et la finale tu as 100 ou 75 millions.
Faut-il s’attendre à une qualification de fait de l’ASM pour les compétitions africaines ?
Pour les compétitions africaines ? Cette année, ça a été décidé avant que nous ne lancions la coupe de la Ligue. La CAF avait reçu depuis, la liste des clubs qui doivent participer à leurs compétitions. On ne peut plus changer cela. Avant le début de la compétition, on n’aurait même pas pensé qu’on allait faire une coupe de la Ligue alors que la FEGUIFOOT avait déjà dit à la CAF que ce sera le 1er, le 2ème, le 3ème et le 4ème qui participeront à ses compétitions au nom de la Guinée. Maintenant, in va s’asseoir avec la FEGUIFOOT, peut-être celle élue, pour voir comment le vainqueur de cette coupe peut être qualifiée d’office à la coupe de la Confédération.
A quand la reprise du championnat national ?
Comme l’année dernière, nous comptons reprendre le championnat dès la fin de la saison des pluies. On est toujours préparé à cela. On va démarrer le championnat avec 14 clubs sauf si la nouvelle fédération décide le contraire. Mais pour passer à 16 clubs, il faut un peu plus d’argent. Pour le moment, ce n’est pas d’actualité. Il y a peut-être la coupe nationale. Nous travaillons sur le démarrage du championnat en octobre.
A quand la remise officielle du trophée au vainqueur du championnat guinéen ?
On ne peut pas dire de date pour le moment. Cela va se décider avec l’équipe championne, le sponsor et la FEGUIFOOT.
Vous êtes un ancien sociétaire du Syli National. Que vous inspire les premiers pas des U-23 guinéens à la CAN de leur catégorie ?
C’est une équipe qui m’a plu au départ mais qui a un peu le défaut de ses aînés, c’est-à-dire le relâchement et la déconcentration dans les 20 ou 30 dernières minutes. Et cela peut nous jouer des tours. Tout ce que je crains, c’est le manque de concentration de nos jeunes à certains moments du match. Sinon techniquement, ce sont des jeunes qui ne sont pas mal. Je trouve aussi qu’il y a un peu trop de finesse dans leur jeu. Il faut un peu muscler le jeu pour pouvoir se faire respecter sur le terrain. C’est vraiment plaisant de voir une équipe guinéenne en demi-finale d’une compétition de ce genre.
Interview réalisée par Mohamed Bangoura et MohamedNana Bangoura