Face aux menaces de manifestations proférées par les forces vives de Guinée, des acteurs politiques guinéens sont partagés entre le soutien de ce qui est légal et des prises de position politique.
C’est le cas du Président du parti Rassemblement National pour le Progrès de Guinée (RNPG), Bella Kamano qui reconnait que la manifestation est un droit. Mais selon lui, un droit s’exerce dans un cadre et un contexte. Pour cet acteur politique, il faut donc privilégier le retour à l’ordre constitutionnel en lieu et place des manifestations infructueuses.
« La manifestation fait partie des droits accordés à un citoyen vivant dans un pays qui se veut démocratique. Mais je remarque que chez nous en Guinée, ce droit est devenu un recours permanent pour chaque entité qui se sent en droit. Cependant, l’exercice d’un droit doit prendre en compte certains paramètres, qui sont parfois le fruit d’un contexte imposé par des circonstances. Nous savons tous que dans ce contexte de transition le cadre approprié pour aplanir les désaccords est le cadre de dialogue. Si nous voulons éviter un glissement, il faut privilégier les actions qui puissent diligenter le retour à l’ordre constitutionnel que de le faire trainer par des manifestations infructueuses », a fait observer Bella Kamano.
Sur les raisons invoquées dans la déclaration des forces vives de Guinée, le Président du RNPG, les rend comptables de ce qu’elles reprochent au pouvoir actuel. Bella Kamano croit que, s’ils avaient accepté d’assumer leur part de responsabilité bien avant, les progrès seraient meilleurs.
D’ailleurs, pour lui, les manifestations sont tombées en désuétude en Guinée, les forces vives doivent éviter de se faire humilier.
« Lorsque je les entends accuser le retard dans la mise en œuvre du chronogramme ou la conduite unilatérale de la transition, moi, je les rends responsables et comptables de tous les maux de la transition. Parce qu’elles ont refusé catégoriquement de saisir la main tendue du pouvoir actuel pour des raisons inavouées. Si ces acteurs avaient pris part au dialogue, ils auraient eu raison d’accuser le retard dans la mise en œuvre des dix points… S’ils avaient accepté d’assumer leur responsabilité les progrès seraient meilleurs. Pire, ce sont les manifestations qui peuvent être des ingrédients pour le glissement tant redouté. À ce stade d’ailleurs, les manifestations en Guinée sont tombées en désuétude. Il faut éviter de dérouler la natte de l’humiliation continue », conseille le Président du RNPG.
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