Le Premier ministre Guinéen a bouclé ses évaluations à mi-parcours de son gouvernement. C’est un communiqué officiel du gouvernement publié dans la foulée qui a confirmé la nouvelle.
Mieux, l’évaluateur en chef a aménagé dans son agenda charcuté la semaine dernière par cette évaluation, une rencontre avec la presse. A cette occasion, Dr Bernard Goumou a fait des révélations qui ont eu le mérite de susciter des polémiques, et à juste raison.
En effet, depuis cette sortie, le débat qui passionne est relatif à la sincérité de l’évaluation. Même si, on ne peut ne pas douter d’une évaluation indispensable dans une gouvernance axée sur les résultats.
A peine, le patron du palais de la colombe, nous dit que son gouvernement composé d’une touffe de ministres incompétents, travaille bien et qu’il n’y a qu’un seul ministre ‘’nul’’, celui-là même qui a eu zéro pointé à l’évaluation. Difficile d’y croire. Mais bon !
Ce résultat conduit à l’opprobre et l’opinion qui le raconte à dérision, a une toute autre perception du bilan de ces ministres. Ils sont partisans de la méthode Coué. Voir et l’apprécier. Selon elle, les meilleurs ne courent pas les rues.
Il y a en tête de cette liste moins étoffée, le ministre de l’économie et des finances. Il est connu de tous que Moussa Cissé est en train de faire des miracles. Il revendique des résultats sous cette transition qui sont difficiles à avoir avec un gouvernement issu d’un pouvoir légitime. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, ils sont des indicateurs universels pour apprécier la santé économique d’un pays. Le tableau est au vert !
Il y a aussi le ministre de l’Agriculture et de l’élevage. Mamoudou Nagnalen Barry, qui a eu des débuts raturés à la tête ce secteur important, s’est vite repris, ça en a tout l’air, pour avoir des résultats qui le placent très haut.
Tenez bien, selon les chiffres dont nous disposons, toutes les productions, qu’elles soient dans le domaine agricole ou celui de l’élevage, ont considérablement progressé.
Des facilités d’accès aux intrants et aux financements, créées par le département, ont permis de booster les productions.
Dans le tableau suivant où il y en a dont le dynamisme et les initiatives ne passent pas inaperçus, les ministres de l’enseignement technique, Alpha Bacar Barry, des TP et infrastructures El Hadj Gandho Barry, de l’enseignement supérieur, Dr Diaka Sidibé et des affaires étrangères, Dr Morissanda Kouyaté.
Pour des raisons stratégiques, le ministre de l’administration du territoire, Mory Condé et celui des télécommunications, Ousmane Gaoual Diallo, par ailleurs porte-parole du Gouvernement, n’ont pas besoin d’une évaluation, pour confirmer leurs places dans le gouvernement.
Quels que soient ces résultats, la question centrale, c’est de savoir l’usage que l’on en fera. On s’impatiente de savoir ce que le Président de la transition, qui en est le destinataire, fera de ces résultats, lui qui a le pouvoir de les apprécier puis d’en tirer toutes les conséquences.
L’homme du 05 septembre doit démentir une opinion convaincue qu’il est happé par des pesanteurs antinomiques à la rigueur qui le caractérisait et à sa promptitude à trancher dans le vif. Lesquelles pesanteurs ont curieusement rendu l’ancien légionnaire trop hésitant à prendre la décision d’épurer son gouvernement de ces ministres à la perfection impossible.
Il faut éviter que cette évaluation, qui est une très bonne initiative indispensable en gestion, ne serve qu’à polir l’image d’une transition en termes de gouvernance.
Mognouma Cissé