Dans le cadre de l’exécution de son programme en lien avec sa feuille de route, l’Institut Itinérant de Formation et de Prévention Intégrées Contre la Drogue et autres Conduites addictives (IIFPIDCA) a exécuté ce mercredi 23 août 2023, une campagne de sensibilisation à l’endroit des personnes évoluant au débarcadère de Koukoudé, préfecture de Boffa.
L’objectif de la structure dirigée par Dr Thierno Bah est d’informer ces gens sur les risques auxquelles les consommateurs de la drogue « Kush » sont exposés et également amener ceux qui la consomment, à rompre avec cette pratique néfaste pour leur santé. L’étape de Koukoudé fait partie d’un vaste programme de sensibilisation qui va se poursuivre, prochainement, dans les zones minières notamment à Mandiana et à Siguiri.
« Cette campagne de sensibilisation cadre avec la vision de notre institution qui est celle d’éradiquer la drogue Kusch en milieu jeune. Force est de reconnaitre aujourd’hui que cette drogue fait beaucoup de ravage en Guinée. Le choix de la préfecture de Boffa, district de Koukoudé n’est pas fortuit. C’est l’un des plus grands débarcadères cosmopolites en Guinée. Il y a différentes nationalités ici. Donc, la présence de notre institution pour sensibiliser les jeunes liés à la consommation de la drogue est une priorité. Aujourd’hui, cette nouvelle drogue Kusch a fait des victimes ici ; plus de 5 décès depuis le début de l’année. C’est une préoccupation nationale. Sur toute l’étendue du territoire national, on a enregistré 39 décès d’après notre département de recherche. Donc, notre présence ici ce matin, c’est de sensibiliser les jeunes en vue d’un changement de comportement. Mais aussi, une question qu’on se pose, quel avenir pour une jeunesse guinéenne consommatrice de drogue, surtout la drogue Kusch. Nous sommes là pour expliquer aux jeunes que s’ils consomment la drogue Kusch, c’est la mort. Pourquoi ? Parce que la drogue Kusch, c’est un mélange de Cannabis et de produit chimique tel que l’acétone. Ce qui fait que quand ils le consomment, ils sont asphyxiés, il y a l’arrêt momentané de la respiration, ils font beaucoup d’effort pour respirer, ils avalent la langue, la langue obstruit les voix aériennes supérieures, ce qui est une mort subite. C’est cette question qui nous envoie aujourd’hui dans les débarcadères pour rencontrer les jeunes et les femmes, les sensibiliser sur les dangers liés à cette nouvelle drogue. Après le débarcadère de Koukoudé, nous avons aussi une tournée à l’intérieur du pays, notamment dans les zones minières, à Mandiana et à Siguiri. Après chaque passage, on met en place un comité de prévention », a expliqué Dr Thierno Bah, Directeur général de l’institut itinérant antidrogue.
L’activité de ce mercredi au port artisanal de Koukoudé, par ailleurs plus grand débarcadère du pays a suscité une attention particulière des citoyens. Le Directeur de ce centre de négoce, Lancinet Keita qui s’est réjouit de l’initiative a rassuré de la veille qu’ils mettront sur pied dès aujourd’hui, pour traquer toute personne liée à la drogue Kusch.
« Aujourd’hui moi je n’ai pas de mots, vous voyez l’engouement de la population qui sont majoritairement contre cette drogue ? Ce que j’ai à dire à l’institut itinérant, c’est de continuer sur cet élan dans tous les ports ; pas qu’à Koukoudé seulement, parce que le Kusch est consommé en Guinée. Cette drogue n’est pas consommée que dans les gare voitures ou les marchés ; elle est consommée dans les ports artisanaux de pêche surtout. L’affaire de Kusch c’est l’affaire de la jeunesse, donc une affaire de tous. Toute une génération est en train de se nuire à travers une drogue dont on ne peut même pas traiter les dégâts. On a vu beaucoup de drogue ici auparavant, mais Kusch ne dénature pas, il tue. On a déjà une équipe qui est là contre cette drogue. Mais après ce passage, tout le monde est déjà informé et sensibilisé. Désormais avec la collaboration de la jeunesse de Koukoudé, nous allons mettre une synergie d’action pour désormais lutter contre Kusch. Les consommateurs, les trafiquants, les vendeurs n’ont plus de prison à Koukoudé maintenant. Quand on arraisonne quelqu’un désormais dans l’affaire de Kusch, c’est directement à Boffa », a-t-il rassuré.
Pour sa part, le commandant Amadou Samoura, coordinateur du bureau côtier de Boffa a, en s’adressant à la jeunesse, demandé à celle-ci de de s’éloigner de la drogue Kusch.
« S’il n’y a pas de jeunesse dans un pays, ce pays ne peut pas se développer. Si on voit cette jeunesse s’adonner à la drogue qu’on appelle Kusch, c’est vraiment déplorable. Quand un jeune se perd, c’est une génération qui est perdue. (…). Je dis à la jeunesse de s’éloigner de la drogue Kusch, car ça détruit la jeunesse. Koukoudé est très peuplé, c’est l’Afrique qui est là. Il ne s’agit pas que de la Guinée ou de la Sierra Leone. Cela a été dit, quand on te prend pour l’affaire de Kusch, ça va chauffer, mais avant d’agir, il faut sensibiliser », a-t-il lancé.
Les jeunes de Koukoudé s’exprimant à notre micro, ont salué cette initiative. Ils disent ailleurs avoir bien saisi le message véhiculé.
MohamedNana Bangoura