Peut-on dire qu’Ousmane Gaoual Diallo s’est taillé la posture d’adversaire sérieux d’El Hadj Cellou Dalein Diallo, lequel trône sans concession à la tête de l’UFDG depuis plus d’une décennie ?
Si l’on pouvait hésiter par le passé à répondre par l’affirmative, à cette question qui revient sans cesse dans les débats, force est de reconnaître que cela ne fait aujourd’hui l’ombre d’aucun doute.
« Je vous assure de ma détermination à aspirer à la présidence de l’UFDG dans le respect des principes démocratiques », déclare Ousmane Gaoual Diallo, via sa page Facebook, à qui veut l’entendre.
En premier lieu, son actuel patron, le Colonel Mamadi Doumbouya , qui, pourtant, a l’air de ne pas s’accommoder des gens qui nourrissent l’ambition de lui succéder au palais.
C’est ainsi dire que le ministre est décidé, advienne que pourra, de prendre la tête du parti qui a fait de lui, député il y a plus d’une demi-douzaine d’années.
A cet effet, Ousmane ne manque pas de stratégie. Il ne ménage ni son temps, ni sa poche pour réussir ce qui est devenu pour lui une grande obsession. Les privilèges de la fonction le mettant en pole position.
En attendant le procès sur la source de ses moyens qui semblent intarissables, il aligne des actions qui ont le mérite de séduire les militants.
Ces derniers témoignent, à toute occasion, à visage découvert, qu’ils n’ont jamais bénéficié d’une si importante attention de la part d’un responsable du parti. Parlant des gestes à eux faits par le ministre porte-parole du Gouvernement.
Cellou Baldé n’est pas d’avis. En réaction, il titille le donateur sans le citer, de peur de subir les foudres d’un compagnon d’infortune qui garde encore des secrets depuis la prison de Corinthie qu’ils ont partagée ensemble.
« Depuis le 3 avril 2011, depuis que Zakariaou est tombé sous les balles de ceux qui sont censés nous défendre, l’UFDG et son président n’ont ménagé aucun effort pour assister les victimes des répressions sauvages. Donc, ce sont des œuvres de charité ou c’est de la manipulation politique comme nous avons l’habitude de l’assister dans le pays », s’interroge Cellou Baldé.
Difficile d’y croire quand les victimes affirment, sans barguigner, devant micros et caméras, que le geste d’Ousmane Gaoual, qui les sort de la précarité, est la première dont ces victimes disent avoir bénéficiée de la part de leurs responsables dans le parti. Vrai ou faux, il est en tout cas clair qu’Ousmane Gaoual a tapé là où il le fallait, le mieux.
L’ancien responsable de la communication, par ailleurs, ex- député uninominal de Gaoual, prend de l’envergure. Pour cela, son cas qui était traité dans les divers lors des assemblées générales du parti, est aujourd’hui un sujet à part entière qui s’impose au débat dans le parti. Ce, malgré des airs de banalisation au sein de la formation politique, en donnant l’impression de ne pas s’en préoccuper.
On y a même tendance à passer en dérision les actions et agissements de l’homme. Elles sont ainsi caricaturées à souhait.
Par-dessus tout, des voix dissonantes au sein de l’UFDG, deviennent audibles. Et jamais, la menace n’a été sérieuse pour Cellou Dalein et son fauteuil du Président, jusqu’ici hors de portée.
Ça a tout l’air que le GORKO Sousaye, entendu celui qui ose en langue pular, ne veut se fixer aucune limite, du moins pour le moment, pour sonner l’alternance dont il rêve à la tête de l’UFDG.
Il ne faut surtout pas compter sur le CNRD pour lui fixer des limites. A défaut de l’encourager, les militaires, cela est sûr et certain, ne seront pas mécontents de voir le ministre, agiter, voire fracasser, ce très grand et redoutable parti.
Mognouma Cissé