Après deux (2) mois de pause, le procès des évènements du 28 septembre 2009 a repris ce mardi 3 octobre 2023 devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à Kaloum dans le bâtiment nouvellement construit dans l’enceinte de la Cour d’appel de Conakry.
À la barre dans cette matinée, c’est une des parties civiles qui donne sa version des faits, en revenant sur le déroulé des évènements et revient également sur les sévices qu’il a subis les jours qui ont suivi le 28 septembre 2009. Agé de 42 ans, Kaly porte plainte pour des faits de torture qu’il met à l’actif du colonel Moussa Tiégboro Camara et ses agents.
Selon lui, c’est un mois après les évènements du 28 septembre que lui et certains de ses amis ont décidé de d’observer une grève de la faim pour « interpeler les acteurs sociopolitiques » au dialogue. C’est aux environs de minuit, à la fin de la première journée à la maison des jeunes de Dixinn que son groupe a été « brutalement » arrêtés en présence du colonel Moussa Tiégboro Camara.
« Quand on m’enlevait de mon sommeil, le colonel Tiégboro était présent, c’est lui-même qui donnait des ordres. On était en plein sommeil, mais on nous a réveillés avec brutalité. Ils nous ont humiliés à la maison des jeunes, devant les chefs de quartier. Il n’a pas ordonné à ses agents d’arrêter de nous brutaliser. La question que c’est lui qui donnait des ordres, ne se pose pas. (…). Quand il est venu, il nous a traités de terroristes et a promis de nous faire subir tout ce qui est réservé aux terroristes », a-t-il raconté.
Après leur arrestation, Kaly et ses amis ont été transporté au siège des services spéciaux que dirigeait le colonel Tiégboro situé au camp Alpha Yaya. Une fois sur place, l’activiste dit avoir subi des tortures et d’autres sévices corporels et moraux avant d’être emprisonnés dans un conteneur.
Depuis la commission de ces évènements, Mamadou Kaly Diallo dit avoir gardé le silence pour sa sécurité au vu « ce que le colonel Tiégboro incarnait au temps de Dadis, de Konaté et du président Alpha, j’ai préféré garder le silence, pour ma propre sécurité » car, a-t-il ajouté, il a même été « victime de menace de mort » qui l’a d’ailleurs poussé à l’exil.
« Jusqu’à présent, j’ai des séquelles des coups reçus lors de cette arrestation et aussi à cause de la peur que j’ai éprouvée en étant séquestré dans ce conteneur », a-t-il dit.
MohamedNana Bangoura