Figure de l’indépendance et ardent opposant au régime de ségrégation raciale, Hage Geingob est mort à l’hôpital, où il était soigné pour un cancer, a annoncé la présidence par intérim, qui déclare perdre le « pilier de la maison namibienne ».
Agé de 82 ans, le président namibien, Hage Geingob, est mort dimanche 4 février à l’hôpital à Windhoek, la capitale namibienne, où il était soigné après la découverte de cellules cancéreuses, a annoncé la présidence, dans un message posté sur le réseau social X.
« C’est avec la plus grande tristesse et à regret que je vous informe que notre bien-aimé docteur Hage G. Geingob, le président de la République de Namibie, est mort aujourd’hui » à l’hôpital Lady-Pohamba, où il recevait un traitement médical, est-il écrit dans une déclaration signée par le nouveau chef de l’Etat par intérim, Nangolo Mbumba, qui était jusqu’alors vice-président.
M. Geingob, qui présidait la Namibie depuis 2015, était entouré de son épouse et de ses enfants au moment de sa mort, précise le communiqué.
« La nation namibienne a perdu un serviteur distingué du peuple, une icône de la lutte pour la libération, l’architecte en chef de notre Constitution et le pilier de notre maison namibienne, a déclaré M. Mbumba. En ce moment de profonde tristesse, j’appelle la nation à rester calme et rassemblée. »
En janvier, la présidence avait annoncé qu’un bilan médical de routine effectué par le chef de l’Etat avait révélé la présence de « cellules cancéreuses » pour lesquelles il devait suivre un « traitement approprié », tout en conservant ses fonctions. M. Geingob avait déjà connu des problèmes de santé, y compris avant son arrivée au pouvoir. En 2013, il avait été opéré du cerveau. L’an dernier, il avait été opéré de l’aorte en Afrique du Sud, pays voisin de la Namibie.
Militant dès le plus jeune âge
Né dans le nord de la Namibie en 1941, Hage Gottfried Geingob se lance dans le militantisme dès son plus jeune âge, réclamant la fin du régime d’apartheid de l’Afrique du Sud qui gouverne alors le territoire namibien, avant de s’exiler pendant près de trois décennies aux Etats-Unis. Il y promeut ardemment l’indépendance de la Namibie et représente aux Nations unies et dans les Amériques le mouvement de libération locale, le Swapo – l’actuel parti au pouvoir.
En 1989, il revient en Namibie, un an avant l’accession de son pays à l’indépendance et sa première nomination en tant que premier ministre. Il reste en poste douze ans, un record de longévité en Namibie ; il occupe de nouveau cette fonction entre décembre 2012 et mars 2015.
Elu président en novembre 2014 à la faveur d’un raz-de-marée électoral (87 %), il voit son premier mandat entaché par une récession, un taux de chômage élevé et des accusations d’agissements malhonnêtes.
En 2019, des documents rendus publics par WikiLeaks laissent notamment entendre que des responsables gouvernementaux ont reçu des pots-de-vin d’une entreprise islandaise qui souhaitait s’assurer l’accès aux ressources halieutiques de la Namibie. Malgré la controverse, M. Geingob remporte une seconde fois l’élection présidentielle, en 2019, recueillant toutefois moins de voix que la fois précédente (56 %).
Des élections présidentielle et législatives étaient prévues à la fin de l’année.
Avec Le Monde