Les citoyens du district de Sekhousoryah dans la sous-préfecture de Madina-Oula ont fait le jeudi 16 mai un plaidoyer auprès des autorités pour accélérer l’adoption du référentiel national en faveur des communautés impactées par les projets de développement.
Au cours d’une cérémonie solennelle, les communautés ont lu une déclaration dans laquelle elle plaident pour l’adoption du référentiel national de compensation, d’indemnisation et de réinstallation des communautés impactées par les projets de développement en république de Guinée. L’évènement a mobilisé les populations des secteurs de Donaya, Sekhousoryah Centre, Bonbia, Gnegueyah, Toumaniyah et Toulaya dans le district de Sekhousoryah.
« Lancé en 2017, sous l’initiative du Ministère des Mines et de la Géologie pour doter le pays d’un document de référence en matière de compensation, d’indemnisation et de réinstallation des communautés impactées par les projets de développement en république de Guinée, le référentiel national peine à être adopté et mis en œuvre. En tant qu’instrument de référence complet à l’échelle nationale pour la protection des droits fondamentaux des populations impactées et ou déplacées du fait des projets de développement, l’élaboration du référentiel national témoigne la volonté de l’État à relever les multiples défis auxquels nous, personnes impactées, sont confrontées dans nos localités respectives. Toutefois, nous constatons avec le temps, que cette volonté se heurte à une réticence de l’État à adopter le document final validé par toutes les parties prenantes au processus à Kindia, pour des raisons qu’on ignore. Pendant ce temps, les investisseurs s’installent et s’activent dans nos localités et sur nos terres dont nous dépendons sans prise en compte réelle de nos préoccupations en termes d’amélioration du cadre de vie et d’accès durable aux moyens de subsistance. Difficile de dire aujourd’hui avec exactitude le nombre de populations impactées par les projets de développement en cours dans le pays. Mais il est important de souligner que nous avons tous subis des processus émaillés de mauvaises pratiques de compensation, d’indemnisation et de réinstallation entrainant la dislocation du tissu familial, la détérioration du cadre de vie sociale et économique créant de passage des hostilités entre nous et les sociétés qui évoluent chez nous. A cela s’ajoute la précarité qui se généralise et nous frappe de plein fouet. Nous reconnaissons et saluons les efforts de l’Etat à mettre en place une telle initiative, la mener jusqu’à ce niveau. Mais il est évident que cela n’a de valeur que lorsque le document dont il est question aboutit à être un véritable instrument juridique contraignant qui va mieux protéger les populations. Nous sommes convaincus que cela passe nécessairement par l’adoption dans un bref délai du référentiel national ! Pour nous, le moment est venu de mettre pleinement en pratique l’objectif qui a sous-tendu la décision de l’Etat à doter la Guinée d’un tel document pour favoriser le développement harmonieux des projets et taire toutes les hostilités dans les localités abritant les grands projets. Le référentiel favorise le strict respect des droits fondamentaux des communautés qui peinent encore à jouir des retombées des multiples projets d’investissement dans le pays. Nous le réitérons une fois encore, notre appel au gouvernement pour l’adoption dans un bref délai du référentiel national. Adopter le référentiel sur la compensation et la réinstallation, c’est protéger des milliers de familles contre la précarité. », a déclaré Amara Camara.
Ce leader communautaire du district Sekhousoryah a demandé au président de la transition de prendre un acte dans ce sens : « nous sommes réunis ici pour demander au gouvernement de prendre en compte le référentiel pour les intérêts des communautés, demander au gouvernement de faire un décret relatif au référentiel, c´est dans ça que les communautés ont leur intérêt », a-t-il indiqué.
Fodé Moussa Bangoura, un citoyen résident à Sekhousoryah trouve ce document très important pour la communauté mais il appelle au respect de la Convention.
« Au nom des citoyens de Sèkhousoryah, d´abord nous remercions le gouvernement guinéen parce que c’est grâce à lui que ces sociétés sont là. Bien sûr nous avons bénéficies avec l´arrivé de ces sociétés mais nous avons beaucoup de difficultés, nous sommes très impactées, de dire aux sociétés présentes de respecter leurs conventions si cela n´est pas respecté c´est nous qui allons en durer les conséquences. Donc nous avons la route mais il reste beaucoup à faire donc ce que la convention dit les sociétés n´ont qu´à respecter cela. Le document que nous avons vu de respecter ce document, si elles respectés ce document c´est l´intérêt de tout guinéen. Donc nous nous validons ce document et que le Gouvernement doit le faire aussi », a-t-il lancé.
M´balia Bangoura également mère de famille interpelle l´État sur les difficultés rencontrées par les communautés.
« Les difficultés que nous avons ici c´est ce que je vais exposer aux nouvelles autorités pour qu´elles nous viennent en aide. Avec l´installation des sociétés ici, ça nous a beaucoup impactées et surtout nous les femmes parce c´est nous qui détenons les enfants, nous avons des difficultés c´est raison pour laquelle nous demandons au gouvernement de nous aider », a-t-elle invité.
Siba Toupouvogui, Correspondant régional de Mosaiqueguinee.com Kindia