Depuis un certain temps, le trafic de drogue, a pris une proportion inquiétante en Guinée.
Selon plusieurs rapports d’organisations internationales de lutte contre le crime organisé, la Guinée est devenue une plaque tournante de la drogue.
Les saisies se sont d’ailleurs accentuées dans le pays. Ce mardi 11 juin 2024, les services spéciaux guinéens, ont annoncé avoir saisi 1 tonne 45 Kilogrammes de cannabis à Moussayah, une localité située dans la préfecture de Forécariah.
Quand le phénomène inquiète
Cette nouvelle saisie de drogue par les services spéciaux de lutte contre la drogue et le crime organisé, commence à angoisser le coordinateur national du service d’aide aux jeunes en situation difficile par la drogue en Guinée (SAJED).
« C’est vraiment une situation très inquiétante aujourd’hui, dans la mesure où nous assistons à longueur de journée à des saisies de drogue pas les moindres (cocaïne, cannabis…). Et il faut s’inquiéter avec l’effet de la drogue que nous voyons sur les jeunes. Beaucoup de jeunes consomment la drogue Kush et plusieurs autres types de drogue, notamment la cocaïne. Il faut dire que cela dénote de la situation dans laquelle nous sommes. Ce qu’il faut craindre aussi, c’est quand les trafiquants sont nombreux dans un pays, parce que ça crée de l’instabilité. Aujourd’hui, ça a été démontré que la Guinée n’est pas seulement une zone de consommation de la drogue, mais une zone de trafic de drogue », a déclaré Yamoussa Bangoura au micro de mosaiqueguinee.com, ce mercredi 12 juin 2024.
La démission parentale, un facteur non négligeable
Selon le coordinateur du SAJED, les parents n’arrivent plus à jouer leur rôle, dans le cadre de l’éducation des enfants.
Pour lui, cette négligence constitue également un facteur favorisant la vente et la consommation de la drogue en Guinée.
« Le constat révèle que les parents ont démissionné dans l’éducation des enfants et dans leur surveillance. La responsabilité ne se situe pas seulement au niveau de l’Etat. L’Etat doit garantir la sécurité pour éviter le trafic de drogue, mais à l’interne, il faudrait une bonne collaboration des parents avec les services de sécurité et les acteurs de la société civile. Vu la situation dans laquelle se trouvent nos débarcadères, nos boîtes de nuit et autres, cela prouve à suffisance que beaucoup de jeunes aujourd’hui sont dans la consommation de cette substance toxique. L’Etat a sa part de responsabilité, les jeunes, les parents également », a-t-il conseillé.
Manque de transparence dans la gestion des substances saisies
D’après Yamoussa Bangoura, la société civile n’est toujours pas associée aux opérations de centralisation des drogues saisies, par les services spéciaux.
L’activiste déplore aussi le manque d’entrepôt de stockage connu de tous. Un état de fait qui l’amène à douter de la sincérité, de certains agents des services spécialisés, dans ce domaine.
« Quand ils font des saisies, nous ne sommes pas informés. Nous devons être informés pour assister à l’opération. Nous ne savons pas où sont stockées les drogues qui sont saisies. Il faut que la Guinée crée un lieu de stockage de drogue. Avant, c’est à l’OCAD on stockait la drogue, mais maintenant on ne sait pas où la drogue est stockée. Les saisies doivent être centralisées sur le terrain, parce qu’ils y a des personnes de mauvaise foi qui travaillent pour des intérêts personnels », a-t-il alerté.
Le coordinateur du service d’aide aux jeunes en situation difficile par la drogue pense qu’il est grand temps, d’œuvrer pour le renforcement de la sécurité au niveau de toutes les frontières du pays.
Il sollicite ensuite que les acteurs de prévention, de répression et de réinsertion élaborent ensemble un plan d’actions, permettant de lutter efficacement contre le trafic de drogue en Guinée.
Hadja Kadé Barry