Après la Haute Guinée, l’équipe de mission mandatée par le Directeur Général Koulako Camara du Fonds d’investissement Minier (FIM), dirigée par son Directeur Général Adjoint était ce jeudi, 4 juillet 2024 dans la préfecture de Forécariah où elle a sillonné plusieurs carrières pour comprendre si les sociétés détentrices de ces carrières pour la plupart commerciales s’acquittent de leurs obligations (taxes) auprès de l’État.
En compagnie donc du Directeur préfectoral des Mines de Forécariah, cette importante mission du FIM s’est rendue dans plusieurs carrières dont celles des sociétés Pierres blanches, CRCC 17 et Tropicale Granite.
Ces sociétés qui se disent exonérées alors qu’il en est rien, ne payent aucun franc au FIM, à la préfecture et détiennent pour la plupart des documents douteux. Face à cette situation, le chef de mission (Bangaly Touré, en se basant sur des textes en la matière, a clairement expliqué les choses aux responsables de ces sociétés. Sans langue de bois, il les a invités à se mettre en règle. Sans quoi, dira-t-il, l’État agira conformément aux principes édictés.
« L’objectif premier de cette mission, c’est de faire en sorte que les gens comprennent la vision du Président de la République le général Mamadi Doumbouya par rapport à Simandou. Certes, il est majeur, il est important, mais il est extrêmement important aussi pour que les gens comprennent que le contenu local est un élément essentiel du projet Simandou. Le Président de la République, dans sa politique ou dans sa vision veut que le projet Simandou profite aux Guinéens à tous les niveaux. Le concept de contenu local est extrêmement cher au Président de la République, et nous avons remarqué que le point de départ du contenu local, c’est la construction des infrastructures de Simandou. Si nous nous laissons débordés, la chose risque d’être très difficile à rattraper », a-t-il expliqué, avant d’affirmer que son service (Fonds d’investissement minier) perd beaucoup d’argent dans le cadre de l’exploitation des carrières.
« Nous, nous intervenons dans le cadre des carrières. Et dans l’exploitation des carrières dans laquelle nous (FIM) avons un pourcentage, nous nous sommes rendus compte que nous perdons énormément d’argent. Parce qu’il y a une forme d’ambiguïté ou une sorte de dysfonctionnement dans la gestion des carrières. Nous n’allons pas accuser Paul ou Pierre, notre objectif est que les gens comprennent que certes, nous devons avoir des ressources au niveau des carrières, mais nous devons nous rassurer aussi que ceux qui ne payent pas nous disent pourquoi ils ne font pas (…) La plupart des carrières aujourd’hui sur le corridor ne payent pas de taxe à l’Etat, ce qui n’est pas normal. Sur le terrain, nous nous sommes rendus compte que des guinéens peuvent faire la même chose que des chinois. Il y a bien des guinéens qui ont la capacité de développer des carrières ici pour ravitailler le Simandou. Et nous faisons en sorte que ces guinéens-là comprennent aussi qu’il ne s’agit pas d’aller prendre des autorisations pour des chinois qui viennent exploiter… », a-t-il martelé.
A l’en croire, le constat sur le terrain aujourd’hui est désolant et meme révoltant.
« Au terme de cette mission de terrain, c’est un constat d’amertume qui se dégage. Parce que nous avons constaté une première société (CRCC 17) qui est un sous-traitant direct de Winning. Mais très malheureusement, cette société est une société chinoise, de droit chinois alors que l’exploitation des carrières n’est accordée qu’aux Guinéens. Deuxièmement, ce sont des sociétés qui existent, qui appartiennent à des guinéens, mais qui n’ont aucune autorisation légale, aucune convention les lie avec Winning, mais qui refusent de payer les taxes. C’est le cas de la société Tropicale Granite qui, depuis son existence ne paye aucun centime au Fonds d’investissement minier et au budget préfectoral. Et j’avoue qu’il y a beaucoup de sociétés qui évoluent dans cette même situation en Guinée (…) Nous ne pouvons pas évoluer sans le minimum de respect des textes », a insisté le DGA du FIM.
Avant de quitter les lieux, la mission a eu un échange avec le préfet. Et au cours de cet échange, la première autorité préfectorale s’est montrée mécontente du comportement de ces sociétés avant de s’engager fermement à accompagner le Fonds d’investissement minier (FIM) dans ce noble combat.