Le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation a rendu public ce jeudi 18 juillet 2024 à l’occasion d’une rencontre dans un réceptif hôtelier de Conakry, le rapport provisoire de l’évaluation des partis politiques.
Une occasion pour les représentants de partis politiques évalués, de corriger les imperfections et de faire des propositions.
Cette évaluation a duré près d’un mois et a touché, au total, 122 partis politiques. Trois (3) n’ont pu être évalués parce qu’ils ne respectent aucun des critères d’évaluation.
L’objectif global est, selon le ministre Général à la retraite Ibrahima Kalil Condé, d’assainir l’espace politique guinéen, car ces dernières années, la création de partis politiques s’est faite par copinage.
« Depuis plus de trente (30) ans, l’espace politique a connu une mutation au gré des changements de situations et de contexte sans tenir compte du cadre juridique existant. Les créations de partis politiques se faisaient par copinage, comme des entreprises privées et personnelles, les alliances politiques électoralistes sont passées en groupement normal et la violence est devenue le compagnon de certaines associations politiques. Les partis politiques, au lieu d’être des forces de proposition, des instruments de participation à la gestion de la vie de la nation, se sont transformés en des instruments de propagande et de repli identitaire ethnique. Aucune démocratie, aucun État de droit ne saurait se construire dans un tel environnement. Raison pour laquelle, nous devons tous accepter d’assainir notre échiquier politique afin de consolider nos acquis démocratiques et solidifier l’Etat de droit dans notre pays… », a indiqué le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation.
Après le processus d’évaluation et la correction des imperfections du rapport qui va suivre, des dispositions sont prises par le gouvernement pour pérenniser les acquis. C’est pourquoi, a précisé le ministre, la traçabilité des activités des partis politiques sera désormais assurée par les technologies de l’information et de la communication.
« Les partis politiques évalués recevront des certificats et une base de données fiable informatisée sera constituée désormais au sein du ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation. À cet effet, pour renforcer la gouvernance des partis politiques légalement constitués, la traçabilité de leurs activités sera assurée par les moyens des technologies de l’information et de la communication. Aucun parti politique ne sera laissé pour compte mais la loi s’appliquera dans la rigueur. C’est aussi cela, un des aspects importants de la refondation. Le chemin est long et nous allons le parcourir ensemble chers membres des partis politiques. Les partis politiques qui ne sont pas en règle recevront des notifications et les partis non identifiés seront traités conformément aux dispositions de la Charte des Partis politiques en vigueur. L’évaluation sera désormais notre mode de gestion et de contrôle des partis politiques », a-t-il ajouté.
Il faut, par ailleurs, rappeler que cette activité de restitution s’étend sur 3 jours. Durant ces 3 jours, les partis politiques qui se sentent léser pourront soumettre des réclamations auprès des techniciens.
MohamedNana Bangoura