Lors de sa conférence de presse ce jeudi à Conakry, le professeur de sociologie sous la révolution a commencé par botter en touche les affirmations selon lesquelles une pression a été exercée sur les populations guinéennes le 28 septembre en 1958 pour qu’elles votent “Non” au référendum.
« Ceux qui disent qu’on a obligé les gens à faire ceci ou cela, c’est la haine qui fait dire ça. C’est l’ethnocentrisme qui fait dire ça. Le parti démocratique de Guinée a toujours été démocratique. Il n’a rien imposé au peuple. Tout doit être décidé par le peuple et sur la base de ses propres intérêts », a-t-il précisé.
Selon Ismaël Condé, la domination du PDG était telle en 1957 qu’il n’a pas eu de difficulté pour amener la Guinée à l’indépendance en 1958.
« Le gouvernement de la loi cadre comprenait à travers ses douze membres que les cadres du PDG, exclusivement. Il était donc normal au référendum du 28 septembre 1958 que la Guinée devienne indépendante. Surtout qu’entre temps les autres partis politiques qui n’étaient que minoritaires depuis longtemps en Guinée, ont rejoint le PDG avec l’idée qu’il ne sera pas enregistré dans l’histoire que par rapport à la libération de la Guinée, ils étaient en reste. Donc, ces partis, à travers leurs leaders, se sont mis à la disposition du PDG pour faire voter le “NON” », a expliqué le président du parti PRPAG.
Grâce à ce front commun des fils et filles du pays, le “NON” a remporté au moins 96% contre 4% pour le “OUI”. C’est ainsi que la Guinée est devenue indépendante, a poursuivi ce fervent militant de la révolution avant d’expliquer le sens du thème qui était au centre de sa conférence de pressé. Celui-ci était intitulé : « À quoi exactement, avons nous dit NON au référendum du 28 septembre 1958 ou la signification profonde de l’indépendance Guinéenne »
« Donc à quoi exactement, avons-nous dit NON au référendum du 28 septembre 1958 ? C’est à la continuation de la domination coloniale, purement et simplement. Parce que ceux qui ont dit “OUI”, jusqu’à un certain moment, leur drapeau était le drapeau français, leur hymne, c’était l’hymne de la France, la Marseillaise, leur devise, c’était la devise de la France. On dit que vous êtes indépendants, mais vous ne devez pas avoir votre propre couleur, vous n’avez pas votre propre hymne. Où est cette indépendance ? », s’est-il interrogé.
Le sociologue à la retraite a affirmé que la Guinée sous Sékou Touré avait assumé son indépendance. C’est pourquoi son exemple a été suivi par la plupart des pays africains, a-t-il défendu.
Après avoir rappelé durant plusieurs heures les tractations qui ont débouché sur référendum le 28 septembre jusqu’à la proclamation de l’indépendance le 02 octobre 1958, le doyen a invité les jeunes à se départir de la haine et de l’ethnocentrisme pour continuer à porter le flambeau de l’indépendance dans la dignité.
Sékou Diatéya