Le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest a lancé ce mercredi 23 octobre 2024 un séminaire national de sensibilisation à l’intention des chefs d’organisations religieuses sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme à Conakry.
Les travaux vont durer deux jours. Pour l’institution initiatrice, cette activité s’inscrit dans la perspective de contribuer aux efforts de maintien de la paix, de la stabilité et la cohésion dans l’espace ouest africain.
« La lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme implique toutes les parties prenantes du développement. Les leaders religieux sont incontournables. Lorsque vous voulez véhiculer un message, vous voulez susciter des changements positifs, il faudrait les impliquer parce qu’ils ont une forte représentativité, ils ont une forte capacité de mobilisation parce qu’ils sont conscients du rôle qu’ils ont à jouer. Et le GIABA voudrait passer par leur canal pour attirer l’attention de toutes les communautés, en dehors de la foi, dans le quotidien, dans le vécu au jour le jour, sur les risques liés au blanchiment de capitaux, au financement du terrorisme aussi. Mais il est important de noter qu’on ne peut parler que de ce qu’on connaît. Si on vous dit, vous, leaders religieux, allez sensibiliser vos fidèles, qu’ils soient musulmans, chrétiens etc, sans leur donner les rudiments qu’il faut, on n’atteindra pas la performance de notre système, de notre dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Nous voulons nous appuyer sur eux pour qu’ils véhiculent ces messages aux jeunes, aux femmes, à tous ceux qui fréquentent leur confession », a déclaré Mme Bandé Tiensbandé Régina, représentante du directeur général du GIABA.
Mamady Sanfina Diakité est le correspondant national du GIABA en Guinée. Il est par ailleurs président de la CENTIF. Après avoir exprimé sa satisfaction pour le choix de la Guinée pour abriter ce séminaire, il a décliné les thématiques qui seront débattues.
« La présente session abordera tour à tour les questions relatives aux risques de blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme, les vulnérabilités associées aux organisations religieuses, les risques d’exploitation des OBNL par les terroristes, le rôle des leaders religieux dans la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, la promotion de la coexistence pacifique, de la tolérance et la prévention de l’extrémisme violent. Ces thématiques, à n’en pas douter sont d’une importance capitale pour la Guinée et le GIABA et retiennent à juste titre l’attention de nos autorités qui ne ménagent aucun autre effort pour leur prise en compte efficiente. Pour nous qui venons de boucler en novembre 2023 notre évaluation mutuelle, cette session résonne comme une réponse aux défis relevés par notre rapport d’évaluation mutuelle d’une part, et d’autre part, un appel pressant à réaliser l’évaluation sectorielle des risques pour les secteurs des OBNL », a-t-il dit.
Les 48 heures de travaux ont été lancées par le chef de cabinet du secrétariat général des affaires religieuses. Pour Dr Édouard Sagno, au XXIe siècle et encore en 2024, le constat révèle que des mesures n’ont pas été prises à temps dans certains pays limitrophes de la Guinée qui sont en train de souffrir du terrorisme.
« C’est la raison pour laquelle nous pensons que cela doit servir de leçon. Et c’est même cela qui a permis à nos autorités de pouvoir aujourd’hui permettre au GIABA d’être dans nos murs et pour ainsi sensibiliser les religieux à pouvoir trouver les voies et moyens qui puissent permettre véritablement les mesures préventives qui vont lutter contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Il est surtout démontré que c’est à travers les associations religieuses et les organisations non-gouvernementales que le terrorisme peut s’ancrer dans un pays. C’est la raison pour laquelle il faut passer par la sensibilisation de ces religieux pour que la Guinée ne soit pas un terreau fertile pour le terrorisme à l’image de certains pays voisins qui ont connu, nous le dirons, sans nous tromper, le chaos », a-t-il insisté.
Les travaux prennent fin ce jeudi 24 octobre 2024. Un seul thème est au centre des débats. C’est : “Le rôle des chefs religieux dans la lutte contre le BC/FT”.
Les participants se sont fortement mobilisés ce mercredi pour répondre à la sollicitation du GIABA. Durant les 48 heures, ils seront entretenus par des experts nationaux et étrangers.
Sékou Diatéya