L’affaire ministère public contre l’ex-ministre de l’économie et des finances sous Alpha Condé poursuivi pour détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux, corruption et enrichissement illicite se poursuit ce mercredi 12 février 2025 devant la chambre de jugement de la CRIEF.
Ce début d’audience est consacré à la comparution des inspecteurs ayant établi les rapports versés dans le dossier de la procédure, comme l’a décidé le juge à la dernière audience, le 15 janvier dernier.
Cependant, aussitôt qu’il a évoqué le dossier, Yaghouba Conté a porté à la connaissance des parties, avoir reçu le 11 février dernier, un courrier du vérificateur général sollicitant que ses hommes soient entendus à huis clos pour préserver leur identité à cause de la mission qu’ils déroulent.
La défense s’est farouchement opposée à cette demande. Pour étayer leur position, Me Aboubacar Sidiki Camara et Me Lanciné Sylla ont invoqué les dispositions de l’article 397 du code de procédure pénale.
« On ne peut pas accorder le huis clos. Pourquoi ? L’audience est publique. Le principe, c’est la publicité. Et dans quelles conditions le huis clos peut être ordonné ? Nous, notre client qui est accusé sur la base de ce rapport, lui, il est jugé publiquement. Le peuple, M. le Président, au nom duquel la justice est rendue, ce peuple veut savoir dans quelles conditions ce rapport a été établi pour qu’il puisse servir de support aux poursuites dirigées contre notre client », a opposé Me Lanciné Sylla.
Le ministère public ne s’est pas opposé à ce que les inspecteurs soient entendus à l’audience publique, mais il a invité les avocats de la défense à les aborder non pas comme des adversaires mais comme des experts venus aider la Cour. L’avocat de la partie civile n’était pas représenté. En fin de compte, la Cour a rejeté la demande de huis clos sollicitée par le vérificateur tout en invitant lesdits inspecteurs à la barre.
Sékou Diatéya