Le 11 avril dernier, une vaste opération de démolition a été lancée par un certain Ousmane Soumah dit ‘’l’enfant noir » au quartier Nasser dans la sous-préfecture de Wonkifong à Coyah. L’initiateur réclame la paternité des lieux et se dit fort d’une décision de justice. Il a dans sa ligne de mire une cinquantaine de maisons.
Cependant, grâce à l’implication des autorités locales, le processus est stoppé pour le moment afin de donner la chance au dialogue. C’est dans ce cadre qu’une rencontre a eu lieu lundi dernier entre les différentes parties à la commune rurale de Wonkifong. Les victimes ont profité pour expliquer en quoi elles sont lésées dans leur droit dans cette affaire.
« On a fourni toute la documentation que l’enfant noir est en train de prendre pour nous intimider. On a démontré que c’est une fausse grosse qu’il détient depuis 2013. On a démontré que cette grosse ne concerne pas notre zone, mais plutôt Gbetéya. On a démontré qu’ils ont tenté de faire signer le procureur d’un document disant que Gbetéya s’étend sur les quartiers Nasser et Toguiron, que le procureur a rejeté. Et la commune n’avait plus rien à dire. Celle-ci nous a suggéré simplement de porter plainte contre l’initiateur de la démolition », a informé une des victimes.
Cette victime est formelle. Il n’y a eu aucun jugement entre les coutumiers dans les mains desquels les occupants ont acheté les domaines et celui qui veut les déguerpir de la zone.
« Ce sont nos coutumiers qui détiennent les plans de lotissement de la zone. Ces plans de lotissement sont notifiés et archivés à l’habitat de Coyah. Les papiers dont on dispose : nos donations, nos plans de masse, nos titres fonciers sont tous délivrés par l’habitat de Coyah », a-t-elle rappelé.
Les occupants ciblés pensent qu’ils ont été victimes de cambriolage, de vol, de démolition de leurs cours et soubassements et de violation de domiciles. C’est pourquoi ils ont décidé d’entamer une procédure judiciaire pour être rétablis dans leurs droits.
« L’avocat est déjà choisi, l’huissier est venu faire tous les constats, comme cette journée est fériée, c’est demain la plainte sera déposée », informe notre source depuis Coyah.
Joint au téléphone, El hadj Ousmane Soumah dit l’enfant noir’’ a réitéré que les concessions démolies restent sa propriété. Il se dit prêt également à répondre à la plainte des victimes, une fois qu’il sera convoqué, car il ne se reproche rien, dit-il.
« Pour le moment je n’ai pas été saisi de cette plainte. Mais je pense que s’ils doivent porter plainte, c’est contre ceux qui les ont installés pas contre moi. En tout cas, il n’y a rien d’inquiétant. La justice a tranché. S’ils veulent aller plus loin, qu’ils aillent plus loin. Ça ne m’inquiète pas du tout », a opposé M. Soumah.
Sékou Diatéya