Entamé en début de semaine dernière, l’audit technique et administratif du patrimoine de la compagnie russe, Rusal Friguia, a permis de mettre à nu et de révéler beaucoup de disfonctionnements notamment dans la gestion de son hôpital industriel, confiée du temps de la fermeture de l’usine aux locaux, a-t-on appris d’une source bien introduite au sein de ladite structure sanitaire.
En effet, cet audit réalisé par une équipe mixte russo-guinéenne, a permis de lever le voile, selon nos sources, sur à la fois, une gestion financière catastrophique et une autre calamiteuse des produits et médicaments destinés à la prise en charge et le traitement de certains types de maladies graves comme le diabète, l’hypertension artérielle ou encore la gastrite.
Des produits de l’équivalent d’une officine périmés non utilisés par les patients, pour la plupart des travailleurs de la raffinerie d’alumine, alors que le besoin était omniprésent et la demande de jour en jour croissante, ont irrité quelques familles de travailleurs décédés pendant la crise de l’usine.
« C’est avant hier que nous avons appris que des auditeurs séjournent à l’hôpital et aussi à l’intérieur de l’usine. Nous étions surpris puisque j’y étais et que j’avais mon frère, travailleur de l’usine, alité qui souffre de l’hypertension. Il nous a été demandé de payer les produits au marché alors que les produits pourrissent à la pharmacie de l’hôpital. Ces produits viennent pour les travailleurs et on refuse de les leurs donner pour leurs traitements. Pendant la crise de la fermeture de l’usine, j’ai perdu mon père, aussi employé de la boîte. Il souffrait lui de diabète. C’est méchant ce que fait la direction de cet hôpital qui refuse de prendre en charge ses propres travailleurs », a dénoncé ce citoyen et travailleur de Friguia.
Cette mauvaise gestion, les travailleurs bénéficiaires de ces produits, l’imputent à Docteur Hassimiou Diallo, l’ancien responsable de l’hôpital, aujourd’hui, relégué à la fonction de médecin-chef.
Il seconde ainsi depuis plusieurs mois, monsieur Yaroslav Svidirov, un expatrié russe, nouvellement porté à la tête de l’établissement comme administrateur général.
Cette situation, selon plusieurs patients, cache bien d’autres pratiques malsaines, celles relatives au détournement d’une bonne partie de ces produits qui généralement atterrissent dans les pharmacies à Conakry dont seraient propriétaires certains médecins de la structure.
Impossible d’entrer en contact avec la direction générale de l’hôpital qui, apparemment fuit les projecteurs des médias et semble se refuser à tout commentaire sur ce sujet devenu celui de la honte pour son personnel médical.
L’actualité, est depuis quelques jours sur toutes les lèvres dans la cité de l’alumine et défraie la chronique.
La morale dans ce sujet est que nos structures sanitaires, au lieu de revendre de l’humanité aux malades, se déshumanisent peu à peu.
Et qu’Hypocrathe peut bien dans sa tombe se faire des mourrons sur ce qu’est advenu du symbole de leur noble combat en faveur de la santé pour tous.
De Fria, A.A.Camus