Ces femmes ont protesté contre le manque d’accès au marché et l’installation de certaines marchandes le long des murets érigés par le ministère des travaux publics par les forces de l’ordre moyennant de l’argent.
Après de longues heures de négociations, les occupantes des trottoirs mais aussi de la chaussée, ont été déguerpies par la police.
Depuis 6h du matin, ces femmes scandent des slogans contre le muret érigé par le ministère de travaux publics. Elles souhaitent une plus grande accessibilité au marché.
« Au km 36, il y a un mur qui est construit par le gouvernement. Normalement, nous devons toutes être dedans et non à l’extérieur. Si elles barrent la route, cela n’est pas normal », s’est insurgé une vendeuse
Cet avis n’est pas partagé par des vendeuses assisses à l’extérieur et sur les trottoirs. Pour elles, chacune à sa chance.
« Tout ce monde ne peut pas contenir dans le marché. Il faut qu’il ait d’autres à l’extérieur. Même en ville ou à Madina, il y a certains dans le marché et d’autres à l’extérieur. Même si tu es installé dans un coin, si ta chance vient, tu l’auras », estime une autre vendeuse
Pour cette autre vendeuse, depuis la construction du mur, la clientèle se fait rare.
« Ils nous ont dit de rester derrière le mur, ce que nous avions respecté, mais il n’y a pas de clientèle. Et tu dois payer chaque mois 30.000 fg. Mais le jour où il n’y a pas de clients, eux ils ne comprennent pas cela, ils amènent tes marchandises au bureau du marché qui est noyé dans cette affaire jusqu’aux os », affirme-t-elle.
Après les négociations entre forces de l’ordre et manifestantes, les vendeuses installées sur le trottoir et le long des murs, ont été déguerpies. Leurs tables détruites par la police. Chose qui réjouit cette vendeuse installée dans le marché.
« Nous sommes satisfaites maintenant, ils n’ont qu’à tout saccager pour que nous soyons tous dans le marché », a-t-elle soutenu.
Des vendeuses déguerpies accusent la police et la gendarmerie du Km 36, d’arnaque et d’abus de pouvoir.
« Ces policiers et gendarmes qui viennent nous déguerpir sont des menteurs. Ce sont eux qui nous retirent des sommes allant de 10.000 à 250.000 fg pour nous laisser nous asseoir sur le trottoir. Ils sont venus me trouver en réunion avec mes amies et ont pillé tous nos biens en me maltraitant le corps jusqu’à me mettre nue », a-t-elle dénoncé.
Ismaël Nabé