Le responsable des opérations du FNDC prend part depuis deux jours, au Congrès mondial contre les disparitions forcées à Genève, en Suisse. A cette rencontre, Ibrahima Diallo a eu droit à la parole. Il s’est exprimé sur la récurrence des cas de disparitions forcées en Guinée ces derniers temps.
« La particularité de ma présence à cette rencontre importante sur les disparitions forcées, qui regroupe plus de 700 délégués de différents pays, est que ce phénomène a refait surface en Guinée avec l’arrivée de la junte militaire au pouvoir en 2021 », a-t-il entamé.
L’activiste a rappelé aux participants du congrès mondial contre les disparitions forcées, qu’il a deux frères, amis et compagnons de lutte pour la liberté, la démocratie et les droits de l’homme en Guinée, en l’occurrence Oumar Sylla, alias Foniké Manguè et Mamadou Billo Bah qui sont victimes de disparitions forcées depuis le 9 juillet 2024.
Il n’a pas non plus occulté le cas du journaliste Habib Marouane Camara et celui de l’ancien secrétaire général du ministère des mines, Sadou Nimaga. Revenant sur le cas particulier de ses deux camarades et celui de Marouane, Ibrahima Diallo a affirmé que les trois sont victimes de leur engagement pour le respect des droits et libertés des citoyens guinéens.
« Le seul « crime » de Foniké, Billo et Marouane est d’avoir servi leur patrie en demandant aux militaires de respecter les droits et libertés des citoyens guinéens et d’organiser des élections pour un retour à l’ordre constitutionnel. La réponse du gouvernement guinéen aux familles de Foniké et de Billo a été, je cite : « Les adultes ont le droit de disparaître. » », a-t-il fustigé.
Du point de vue du responsable des opérations du FNDC, cette réponse du gouvernement guinéen face aux nombreux cas de disparitions veut tout dire sur la volonté de celui-ci de bafouiller les droits et libertés des citoyens et de piétiner la justice.
« Comme pour dire qu’en Guinée, sous le régime de la junte militaire actuelle, il n’y a ni droit, ni justice, ni protection pour les activistes, opposants et citoyens qui expriment pacifiquement leur désaccord avec la gestion de la junte. Comme pour dire aux familles : « Nous avons bien fait, et vous n’avez que vos yeux pour pleurer. » », a regretté l’activiste.
Ibrahima Diallo a rassuré que lui et ses amis qui sont encore libres de leur mouvement ne baisseront pas les bras tant que Foniké et Billo et d’autres ne recouvrent leur liberté.
« Nous continuerons à dénoncer, en Guinée et ailleurs, la responsabilité de la junte militaire dans l’enlèvement et les disparitions forcées de Foniké, Billo, Marouane et tous les anonymes », a-t-il promis.
Sékou Diatéya